Marguerite Yourcenar… et rien d’autre !

 

Marguerite YOURCENAR…  et rien d’autre !

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Marguerite Yourcenar… la cérébrale, la lucide, de la franchise sans froufrou… mais bourrée d’hormones mâles qui dansent la java… et à l’inclination atypique ; pourtant, elle affiche une confortable pruderie pour une visionnaire rocheuse de son siècle… Imperturbablement, et depuis toujours, elle s’en alla sur son chemin, le cerveau à l’affut… depuis très jeune la destinée l’a appelée, et soutenue, bien sûr. Un caractère viril ça perce ! Normal qu’elle détestait  la comtesse de Ségur !

On lui chercherait en vain l’apanage d’une certaine féminité, telle que l’on se l’imagine…quelques rares photos  de sa jeunesse en témoignent.

Son visage exprime des traits virils, durs,  un regard perçant déjà , quelque chose de souverain y règne…  en même temps s’y dessinait une  sensualité animale, d’un animal froid, à l’affût … scrutant l’âme de l’autre  avec cette lucidité qu’elle affichera plus tard, l’âge venu de la sagesse, et les turbulences sensuelles de la jeunesse domptées, lorsque l’esprit domine la chair, et quand le corps, devenu trop lourd, n’est plus guère une proposition  sexuelle, s’enfonce dans un fauteuil de plomb… moulé par le savoir… où le mystère qu’elle aimait surtout les hommes pédérastes, même si elle passera l’essentiel de sa vie avec une femme, restera enterré comme une curieuse attirance… peut-être est-ce le secret de son pessimisme viril ?

Marguerite Yourcenar avait une écriture d’homme, et entra en tant que première femme à l’Académie française. Elle nous laisse  «  L’œuvre au noir »  qui est sans doute le chef-d’œuvre viril de la littérature féminine !

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Elle fait penser à  Lou von Salomé qui, plutôt coulée dans la glace, fit rendre l’âme aux plus hardis des hommes… portant le fouet sur Nietzsche et son mari Paul Rée… et dont la plume ne trembla  pas non plus !

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Jeune, Marguerite Yourcenar  aperçoit et comprend vite les amours de Sapho, qu’elle perpétuera sans sourciller… lorsqu’elle raconte d’elle-même comment elle rejoignît une petite fille dans son lit à la maison paternelle, et coucha avec Jeanne, l’amante de son père….

Mais pourquoi le raconte-t-elle ? Serait-ce une prise de conscience douloureuse  de son penchant, de son orientation sexuelle ambivalent? Dans son écriture, elle évite la première personne du singulier… mais combien elle se dévoile, quand même, à travers de ses personnages inventés ! La poussée et toujours trop forte, elle fait indubitablement surface, malgré elle !

Qui est-elle ? Marguerite de Crayencour, dite Yourcenar (1903-1987), est élevée par son père, sa mère étant morte quelques jours après sa naissance. Son père décelé vite les dons chez sa fille et l’encourage  dans l’étude des langues anciennes et de la littérature, lui donne aussi le goût des voyages… Elle commença  à publier après la mort de son père en 1929 et s’installa sur une île de la mer Égée…

Ses racines l’auraient destinée à l’oisiveté (elle l’admet) et d’innombrables voyages, ça forme la jeunesse, une certaine jeunesse, à l’abri des soucis pécuniaires, évidemment, elle l’admet aussi, on lui en sait gré !

Elle habitait une planète, la sienne, et ce fut nulle part et partout, le bonheur est là où l’on se trouve, vit et meurt, c’est sur la terre, où qu’on soit ! Limpide constat !

Elle composa toujours avec le hasard, comme avec les rites et les mystères dont elle s’abreuvait, qu’elle magnifia, c’est un parti pris, mais est-ce vraiment un hasard ?

Inutile de revenir sur sa « jeune plume », Marguerite est une forte personnalité, un talent précoce, déjà très « critique », beaucoup même, elle sait analyser, se remettre en question, surtout en ce qui concerne ses premières œuvres…

Entre plusieurs langues et différents pays, elle vague dans sa barque,  dans sa vie, découvre, apprend, écrit, aime et devient connue, pas encore célèbre… Un écrivain pas vain, obstinée dans ses recherches, opiniâtre  à la tâche, tout en se laissant vivre à sa guise… ce lui fut permis !

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Son maître à penser, c’est André GIDE, cela ne pouvait être un autre, même style lucide et froid, même inclinaison sexuelle… beaucoup  vient de là, c’est la fréquentation choisie dans la vie, comme dans la littérature. Rimbaud agite son mouchoir à l’horizon… etc ; La mal-et-diction les rassemble, qui les agite et assujettit !

Le choix du partenaire le prouve, ses hormones danseront toute sa vie et guident aussi sa plume, bien sûr. Romain Rolland  disait ; « Tu en connais un, tu les connais tous ! » c’est clair et vrai, cela s’applique aussi à d’autres…

Nonobstant nous avons en  Marguerite Yourcenar un écrivain authentique et de taille… et c’est ce qui compte !

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Marguerite Yourcenar quitte l’Europe  et la famille, laisse ses multiples voyages derrière elle et s’installe aux Etats -Unis dans le Maine, dans l’île des Monts Déserts, joli nom, avec sa compagnonne de vie Grace Frick… une dame  à cheval… loin de l’Europe et de la guerre qui y fait rage… destinée, je vous dis !

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Le visage s’est durci avec le temps, Marguerite Yourcenar aiguise sa plume, elle acquiert une maturité qu’elle cherchait depuis … « Les mémoires d’Hadrien »… et, elle ose toute la vie, elle le dit d’une façon toujours cérébrale. C’est une intellectuelle redoutable cette femme/homme et pourtant  humble, naturelle, mais un personnage complexe et déconcertant !

Si je ne suis pas fol de tous ses livres, j’admets que j’adore ses « Nouvelles orientales », le choix de ces contes reflète aussi bien son génie, son amertume composée sous le masque souriant et moqueur qu’elle présentait… au monde.

Là où elle habitait, le simple fermier, son voisin, avait plus de chances de la rencontrer et de parler avec elle que nous, pour qui elle demeure une bête de curiosité mâle connue, que l’on eût aimé avoir en face !

Alors cette grande dame vieillie se penche  avec une atroce clairvoyance sur les humains, tels qu’elle le voit, qu’elle les observe et juge; par leurs sempiternels ravages qu’ils font et dont  ils ne peuvent se passer, laissant de terribles cicatrices à la terre et de sanglantes plaies à l’homme derrière eux !

Marguerite Yourcenar se battra alors avec énergie et toute son intelligence devant l’agissement opiniâtre des humains de vivre au détriment de la nature, luttant avec ceux, résolus de vouloir changer le monde par leur attitude,  parfois courageuse, face à la vague qui finira par tout emporter et engloutir… et même les meilleures intentions… avec lesquelles on ne tapit que l’enfer… comme le disait le diable lui-même déjà, ricanant devant une telle naïveté !

Elle et son fauteuil, c’est monstrueux, presque génial, c’est un cerveau soutenu dans les coussins de la pensée… comme un nuage dans  le ciel qui laisse passer les rayons  du soleil… Pourtant elle en a un autre… à l’académie.

Cette femme, si ouverte au monde, quoique refermée dans son univers à elle, dans ce pays lointain, et sa jolie maison blottie dans la verdure… un nid d’amours des deux femmes… cache beaucoup de sa vie, et avec pudeur. Elle se livre seulement, et naturellement, dans ses écrits… elle fuyait la mondanéité. Marguerite Yourcenar fut une grande solitaire, destinée qu’elle avait entrevue depuis sa jeunesse, car rien n’est si nourrissant qu’une solitude… elle avait l’habitude précoce de la solitude

Elle ne manquait pas d’ardeur, déclare aussi que l’amour  c’est un désordre, comme le génie,  et que l’absence du sacré dans l’amour  la renvoie  à la désolation… Elle devait le savoir… Entre la passion qui assouvit le désir et l’amour qui est abnégation, elle rejoint les âmes de la solitude

Que fait-elle encore ? Elle étudie à fond la tripe Thomas Mann… se penche sur MISHIMA, le spectre… fait une bise à Brantôme, la fouine de l’histoire, adore la  Mère Theresa et ses mourants, et Gandhi, ce drôle de petit bonhomme aux pieds nus…

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Elle adore  Selma Lagerlöf, qu’elle rencontre en 1894, amoureuse de Sophie Elkan… une histoire de cœur… croisés !

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Avec George Sand  elle prend un verre aux Deux Magots… habillées en costume d’homme… parlant du fanatisme  des Juifs… qui n’est pas plus respectable qu’aucun fanatisme… et Jenny de Vasson  les prend en photo… à côté , Simone et Jean Paul dressent l’oreille… c’est Paris Saint- Germain- des- Près !

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Elle embrasse Marguerite d’Autriche que Brantôme lui a soufflée dans l’oreille… Elle est troublée, et très influencée, par la romancière japonaise, Murasaki Shikibu du XI siècle !Influence admise humblement, mais difficilement explicable !

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Elle parle de Ruth Benedict; anthropologue américain et de son « Le sabre et le Japon »

Elle est à genoux devant le Buddha, et admire la poussée quasi instinctive de certaines créatures humaines, dignes d’être admirés, vers la transcendance, ce qui doit nous consoler sinon rassurer…

 

Avec François d’Assise, elle se roule dans les épines pour triompher des émotions charnelles ! Est-ce bien vrai ? Ses oiseaux ne nous le dirons pas…
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De Constantin Cavafy,le poète grec, qui vit  « confortablement avec sa mère »… Marguerite Yourcenar dit   : « La réminiscence charnelle a fait de l’artiste le maître du temps ; sa fidélité à l’expérience sensuelle aboutit à une théorie de l’immortalité. »  Sa messe est dite !

Elle admirait Cocteau, Proust, Cioran, Schlumberger, Martin du Gard… Montherlant, le mordant, l’agressif, le cynique, le super- lucide et le dépressif  qui se suicida. Qu’ont-ils en commun ? C’est la clé qu’il faut… afin de le comprendre… ils ont tous un dénominateur commun. Le hasard n’existe pas, chez eux l’attirance y est fatalement liée, les mêmes bonheurs, les mêmes vicissitudes… à contre-courant du fleuve divin…

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Jean Cocteau l’a attiré par ses dons de médium, elle lui attribua une sorte de pouvoir occulte, mais reconnaît que ce personnage, si talentueux se dispersait, et finira par jouer le personnage qu’on attendait de lui… dommage, comme elle avait raison ; la lucidité, toujours, vous attend avec elle !

Marguerite Yourcenar avait le sens mystique des rites.   Il paraît que rien n’est jamais parfait et que rien ne finit… sagesse pressentie que l’on peut partager tranquillement…

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 Elle a couvé son « Hadrien », son « Œuvre au noir », et d’autres, mais qui va les lire encore aujourd’hui ? Le monde est à «l’image» omniprésente!

Elle habita à New York, elle y découvre, dans ces années-là, les negro-spirituals ; elle les traduit,  en est envoutée, elle les écoute, transie de bonheur… en même temps elle se dit charitable, mais est-ce que son sens de la charité était vraiment si grand qu’elle le dit ? Comme elle se prosterne d’admiration devant ces chants d’esclaves, imprégnés de souffrance, de détresses et d’espoir, tout en se faisant servir par des domestiques noirs, chez elle, à New York ?

Et cela lui échappe ; « Tout le monde en avait ! » qu’elle ajoute, Ha, le traître ne dort jamais,  là, elle s’est trahi,  car QUI  est ce  « Tout le monde », svp ?  Ou fut-ce une excuse  inconsciente plutôt de sa condition de vie… d’être servie, d’être en deçà de la nécessité qui fausse tant la vie des pauvres… cette phrase-là trahit ses racines d’aristocrate…. Et rien de moins ! « Tout le monde »  C’est son univers à elle ! Où est-ce qu’une légère honte accompagna cette femme extralucide et intelligente à qui rien n’échappait ?!

Marguerite Yourcenar, bien consciente de ses privilèges et de la caste à laquelle elle appartenait… bien à l’abri des guerres qui font rage quelque part, en attendant, ailleurs, la fin, tranquillement… cela a été toujours l’apanage de cette caste justement ! Cette classe qu’elle aimerait renier

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Marguerite Yourcenar, avec l’âge, s’est considérablement assagie, les turbulences de la jeunesse passées, elle présente un visage reposé et serein. Assagie certes, mais une vision d’une pythie !

C’est drôle de la voir, enfoncée dans son fauteuil, énoncer des vérités comme un buddha saturé de sagesse… donnant le mode d’emploi de la vie… et du bonheur.

Courageuse et authentique, vraie dans ces pensées et actions, elle se bat avec ses moyens pour de multiples causes; la protection de l’environnement, le droit des femmes, elle dénonce la cruauté envers les animaux dans les abattoirs et le massacre des phoques…oui ! et verse de l’argent pour soutenir telle ou telle action qui lui semble justifiée à défendre !

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Il reste la beauté du temps, c’est-à-dire, cette espèce de beauté que créent le temps subi, les intempéries, murs soufflés par le vent et la pluie, et les émotions humaines accumulées pendant des siècles qui ont imprégné les pierres et leur histoire… là où elle habitait avec sa compagne de vie,  Grace FRICK  (morte en  1979) dans leur petite maison baptisée  « Petite Plaisance »… qui finira, un jour aussi, corrodée par le temps… mais en beauté !

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Marguerite Yourcenar  volait au-dessus des abîmes… où tout est prédestiné dans un chaos… auquel on se heurtera toujours.

 

Œil von Lynx- Paris 25 mars 2014

Johann Wolfgang von GOETHE… c’est lui !

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Johann Wolfgang von GOETHE… c’est lui !

 

Les affinités électives;

D’un Goethe qui se sait génial,

Hautain, au-dessus du monde,

Élevé aux astres, égal à Erasme,

Par son propre vœu

Dans l’amour et la folie,

Fût-ce la mort, du jeu ou la vie…

.

Ce roman, écrit à soixante ans,

Ne contient de secrets

Ni pour dieu ni personne.

C’est sa vie, revue et vécue,

Avec ses joies et déceptions ;

Où l’amour attise la jalousie,

Sépare, rapproche, et incendie…

Des corps tremblants, les cœurs battants,

Des âmes rompues ou innocentes.

.

Dont l’affinité est, ICI d’abord,

Un bonheur, ensuite devient drame,

Un sentiment coupable, une expiation,

Une vie rompue, un corps déchiré,

Une âme solitaire et abandonnée…

.

Les « auteurs » fautifs,

Happés par l’amour,

Egoïstes dans leur joie,

Protagonistes à la fois…

.

Les sentiments changent

Au gré du vent…

Le destin use ses droits,

De leur chemin les déviants.

Leur amour devient tragique,

Leurs corps séparation,

Rien ne peut les sauver,

Aucune réflexion…

.

La passion les possède,

Ils sont transis du démon,

Le ciel peut menacer,

Ils sont seuls au monde.

.

GOETHE, avec force,

Démontre le jeu,

Du destin le droit

Est la triste réalité.

L’écriture est pendante,

Sans excès, heureusement,

On plonge dans l’histoire,

Fait le contenu sien,

Revit les instants

Du bonheur jusqu’au drame…

Où la nature, trop puissante,

Exige l’abandon.

Les fauteurs expient

Leurs illusions encombrantes.

.

La vie devient l’enfer,

La mort menace,

Elle règne, souveraine,

N’épargnant aucune peine.

La pitié est désuète,

Perdue dans l’océan

Des sentiments nobles

Ou assassins…

.

La fin témoigne de la force du destin,

Des ravages de l’amour parmi les humains.

Cette écriture, ne l’oublions pas,

Est d’un temps passé, et le style date…

Pourtant, on est saisi et d’effroi transi,

GOETHE, avec grandeur,

Y avait ajouté son génie.

Lisez ou relisez ce livre avec plaisir,

Apprenez la vie…

Et de ses affinités !

.

Confidence ;

Le vieux Goethe aimait s’entourer

De jeunes filles en fleurs et de les admirer.

Ce vieux loup prétendait, déjà,

Que leur jeunesse et leur miel,

Dans ses années de vieillesse, le rajeunira !

.

Œil von Lynx- Orange 25 juillet 2011

Jean RACINE… éternel

Jean RACINE… éternel

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Quelle vie ! Quelle écriture ! Une des plus belles, certainement la plus belle ! À cette voix il faut ouvrir l’oreille. Les plus beaux vers et tirades qui n’ont jamais été écrits sont sortis de la plume de cet homme !

Le petit Racine, au nom féminin, a donné naissance au plus bel arbre de la littérature  dont les feuilles, finement ciselées, sont des mots chantant dans l’air, et les branches qui les tiennent, qui les abritent, et leur permettent de respirer, tantôt les secouent, tantôt les apaisent dans l’applaudissement ils s’achèvent  dans les braises que le vent, venu, sait souffler pour faire jaillir les flammes du génie à nouveau !

Racine est comme une femme

Qui sait enfanter, insuffler l’esprit

Au germe planté :

Il donnera naissance d’une pureté sans égale

À laquelle la littérature portera la gloire !

.

Andromède fut applaudie,

Est un succès ! Le roi l’aime.

Belle tragédie qui chagrine.

Quel triomphe pour Racine,

Pour son théâtre… l’on devine !

.

Cette pièce créa des jaloux, et pires,

Quand chien et chat s’en mêleront

Chez Monsieur Jubligny.

La Du Parc,

Femme éblouissante,

Plus par sa beauté

Que par son talent,

Tenait son rôle par Racine.

Il fit « Andromaque » pour elle

En la prenant sous son aile.

.

Enlevée de chez Molière,

Racine lui voue une passion,

Un amour d’été,

À celle qui mourut,

Prématurée.

.

Racine, inconsolable,

En fut fort affecté,

Et pose la question :

« Fut-elle enceinte et empoisonnée ? »

Le scandale éclate avec  La Voisin ;

Jamais très loin…

Et le malheur paraît presque certain.

.

Cette affaire des poisons,

Quel trouble donc fut jeté, là

Dans l’univers du théâtre

De Monsieur, ce grand Racine !

.

Même à Versailles

On empoissonnait.

Des gens gênants

On s’en débarrassait.

En tête,

La Marquise de Montespan

Avec son cortège funèbre,

De noires dentelles,

De crimes et d’avortements,

De Sorcellerie et

D’empoissonnements !

.

N’empêche que  « Andromaque »

A rendu célèbre

Et couronné son auteur !

Racine triomphe, et

Oublie sa rupture avec Molière…

.

Racine s’essaie dans la comédie

Satirique dans « les Plaideurs »

Brillante satire de la justice

Qui fut vivement accueillie.

Racine, pourtant, est né  pour les tragédies,

À ses yeux, infiniment plus grands.

Il sort « Britannicus »

De sa manche, à la barbe de Corneille,

Et envenime avec « Bérénice »

Que les deux ont porté sur la scène.

Racine l’emporte de haute lutte

Et ainsi il va son chemin…

.

Qu’importe aux dames

Pourvu qu’elles pleurent,

Fut-ce un triomphe sentimental ?

Or, les dames n’avaient pas pleuré

« dans les règles »

Comme il se devait,

Dans la salle…

.

Racine, en homme futé,

Suit la « mode » !

Conscient de l’engouement

Pour les « turqueries » du moment,

Jaillit « Bajazet », une tragédie,

De passions fatales bien remplies.

.

Ensuite vient «  Mithridate »,

Cette intrigue d’une bonne dose

Où l’amour et politique,

Judicieusement, se superposent …

.

Déjà, s’annonce son « Iphigénie »,

L’ultime triomphe à l’horizon.

Point culminant,

Ecrit pour Versailles,

À la gloire du Roi,

Et la sienne… de Racine.

.

Racine est élu à l’académie

Sur la proposition du Roi.

L’Iphigénie » émeut les cœurs,

Cette tragédie du malheur.

De cette Belle, promise à la mort,

Dont « l’adorable » Champneslé

Interpréta le sort !

Cette jeune femme a succédé

A la DU Parc, morte trop tôt,

Dans le cœur du poète.

.

Trois ans s’écoulent,

Et Racine crée « Phèdre »,

La dernière des tragédies profanes.

La plus accomplie, la plus actuelle.

Pourtant, cette pièce si acclamée,

Fut à l’origine d’une grande cabale !

.

Sa vie en est changée,

Le poète s’en va, pourtant

Comblé par le Roi.

Ce qui le devise dans son choix…

Rester libre ? Ou accepter de devenir

Le mémorialiste du Roi ?

Pour ce motif  il s’éloigne

Du théâtre, de son art,

Renonçant  à la scène,

Et la vie lui devient tragédie !

Où est le poète d’antan 

Qui quitte son art ?

Pourquoi se laisse-t-il engloutir,

Renonce-t-il à la liberté,

Que dans son cœur il porte,

Ce génie des tragédies

Qui dans son cœur sont nées ?

.

Pourquoi jette-t-il

Ce qu’il aime,

Oublie-t-il ses vers sublimes ?

Le théâtre fut sa vie

Dont l’âme était la tragédie.

Les plus fortes,  les plus belles,

A-t-il créées, éternelles !

.

Qui peut comprendre un tel acte ?

C’est comme un ange

Retient son souffle ;

Regarde ses ailes,

Tombées au gouffre

Dans sa vaine nudité.

Jamais plus il ne volera,

Jamais plus il ne rira,

Jamais plus il ne pleura !

.

C’est le déclin de la tragédie,

Supplantée par l’opéra !

Racine, des lors, nous est perdu,

Devint dévot du Roi,

Epouse une femme,

Fait fortune

Et sept enfants, voilà !

Une vie prospère qui se dessine

Pour le poète  au cœur tragique.

Mais, bien fatale

Pour l’écriture et son art.

Qui, pourtant, se réveille

Encore une fois avec « Esther »

Pour Madame de Maintenon.

Dernier opéra dévot ou tragédie biblique ;

C’est un hommage à la vertu

D’Esther, oh, combien pathétique.

Contre la douleur et les morsures,

De l’exil et de la solitude…

.

Sa dernière pièce fut « Athalie »,

Pleine de richesse et de vigueur,

Dernier acte pour son art, qu’il a signé,

Avant de quitter la scène de la vie (1699).

.

Œil von Lynx Paris 26/12/2013

Der Bebels Platz… in Gedanken versunken

Der Bebels Platz… in Gedanken versunken

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Am Bebelplatz

.

Da sitzt ein Mädel an der Uhr;

Vergisst die Welt und selbst den Zille.

Vertieft in Träume oder Straßen,

Liest sie ein Buch, die Zeit hält inne;

Sie gönnt sich eines Glückes Stunde.

Die Welt tobt um sie herum,

Berliner Luft unter Linden,

So sorgenlos und ohne Hast!

Ach, die Minuten… sie verrinnen…

.

Hier schweigt die Zeit, weil damals

Hände nach den Büchern rangen,

Die verurteilt, in den Flammen,

Zu verbrennen… vom Hass geschürt,

Dem Geist verloren, den Mund verbrannt,

Wie blind das Aug‘ und stumm die Ohren!

.

Mensch, wenn das Tier in dir erwacht,

du nicht mehr zweifelst weder lachst,

dann stürzt der Tag in tiefe Nacht!

.

 Une lumière monte au ciel…

 Auf dem Bebels Platz riecht

es seit dem 10 Mai 1933 nach Asche.

Ein fades Licht fällt in die Nacht,

vom Boden hoch, dem Bauch der Erde,

leuchtet es so still, dort wo das Gespenst

noch immer wacht.

Wo Leere an Reichtum erinnert,

wo das Feuer schlug mit Zähnen zu,

wo Brand und Hass vereint gewesen,

sie nimmer kommt mehr zur Ruh‘

.

Hier gingen auf in Rauch und Flammen,

Bücher die von Fluch befallen,

verurteilt auf den Scheiterhaufen.

Nichts ist dem bösen Geist entronnen,

Er hat des Teufels Hilf‘ gewonnen.

Nie  soll er wieder kommen,

und an dem Blut des Menschen sich laben…

.

Das Autocafé-Memorial auf dem Bebel Platz, früher der Opernplatz

Oeil von Lynx Bebelpatz, Berlin 25/09/2013

Livres anciens et d’occasions… Laurent BLANCHARD-Bouquiniste

Livres anciens et d’occasions…  Laurent BLANCHARD

Bouquiniste

Quartier Fonjaisse – Benivay-Ollon

26170 BUIS Les BARONNIES

(Avis : Deutsch/Français)

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Votre bouquiniste de la cours d’Aristide Briand à Orange le jeudi, le jour du marché !

Soif de connaissance ? Tête vide ? Plus d’idées ? À bout de philosophie  et de bonnes recettes pour la VIE ?

Un seul remède si vous  vous trouvez à Orange… cette ville surprenante et calme, mais où fleurissent encore de sublimes opéras au Théâtre Antique… qui ne vous comblent plus assez… alors courez les jeudis jusqu’au cours d’Aristide Briand !

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Donc, vous cherchez à vous cultiver, vous avez jeté les journaux, ces  torchons aux improbables informations et mensonges nauséabondes de tous les jours… qui vous assaillent sans arrêt et vous remplissent le sommeil de cauchemars sans fin !

Vous êtes à bout de souffle ! Une soif irrésistible de connaissance vous talonne, vous tombe dessus, et vous envahit subitement comme la sécheresse le désert…

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Alors courez vite chez ce bouquiniste … voir son étalage étonnant et riche en littérature de tout genre !

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Dépêchez-vous, il est presque midi, du campanile résonnent  des coups de cloches fatals… midi, le marché va plier…vite !

Voilà; votre bouquiniste, votre destination est atteinte…  le bon génie vous sourit, il va pouvoir éteindre ou rallumer votre soif de culture.

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Il s’est levé à 4 du matin pour vous… à remplir sa camionnette jusqu’au bord… de livres anciens et d’occasions,  de toute la culture qu’il vous faut, susceptible de vous enrichir… et laquelle vous aspirez…

Il vous accueille avec un grand sourire complice de connaisseur, un hochement de tête satisfait, et vous vous jetez sur les premiers livres étalés… N’ayez crainte, il en reste dans sa camionnette, prêts à sortir au grand jour pour vous sauter aux yeux… Il vous trouvera tout et à bon prix !  Même des éditions disparues depuis longtemps, et qu’aucune main n’a fouillé ou recherché depuis !

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Vous  voulez quoi ? Du Balzac, du Zola du… ou Amélie Nothomb aux ongles laquées rouge cerise ? Tout est là !

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Du solide pour les têtes durs, ou du léger pour les poids plumes ; du divertissant pour les éternels fatigués… du joli pour les enfants, mère et grand-mère… des BDs pour adolescents, des romans d’aventures.

Et les bouquins historiques… pour les fouilleurs infatigables et jamais contents ! … il y a des trésors ici… mais là il faut mettre les mains à la bourse !

Ces livres ne s’éditent plus et sont bigrement recherchés… plus on remonte dans l’histoire, plus la page est jaune, plus elle est chère !..à compulser chez vous avec des gants parfois !

Ça sent la guerre, les procès, les tueries, l’échafaud même, le poison, et le sang séché coule à flot..! Pas de panique, la « nouvelle » littérature est aussi présente… avec les contemporains nuls, que par bienséance  on ne mentionnera pas ici… les romans des écrivains consacrés ; Emile Zola sort la bête humaine… ou vous noirci avec Germinal…  Victor Hugo  vous effraie  avec les Misérables… Honoré de  Balzac  vous fiche la peau de chagrin… Hermann Hesse galope sur  son Loup des Steppes… et même Giacomo Casanova séduit les Belles vénitiennes ici… dans un coin sombre, discrétion assurée ! Svp ! Guys des Cars   avec  une certaine dame s’appuie contre Henri de Montherlant, Graham Green se cache quelque part… Simenon et Agathe Christie  dansent une valse…

Thomas MANN debout sur sa Montagne sacrée… Jean GENET  et Arthur RIMBAUD se frottent malicieusement à Marcel Proust et sa Prisonnière sur son balcon !… Barbey d’Aubervilliers et Stefan Zweig serrent Hölderlin de près… les branchés, Alfred de Musset… et des Duchesses lascives…OH !!

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Juliette BENZONI, par un coup de baguette magique,  gribouille sur tous les Rois de la France qui sortent leurs Reines, même Marie-Antoinette sans tête, la Veuve Corday est glorifiée… sur l’échafaud… du jamais vu ! Et le pauvre Robert Brasillach a été fusillé  injustement, raconte son avocat, Jacques ISORNI !

Henri TROYAT avec son sac de cendres, Jean Paul SARTRE a les mains toujours sales, TOLSTOI  embrasse Anna Karina sur la bouche…  Pearl BUCK avec ses chinoiseries, Alfred HITCHCOCK baigne dans une flaque de sang… Jule VERNE, toujours sous terre, Marcel Aymé ne dit jamais rien mais passe le mur… P.D.James, fils de l’homme, et Anaïs NIN gribouille son journal… Françoise Sagan immobile dans son Orage, et, bien sûr, l’éternel Marcel Pagnol au temps des amours… dans le château de sa mère…. Choisissez !

TOUS réunis ICI pour VOUS !

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Un grand choix époustouflant vous attend ; de la grande, moyenne, et   puis, la petite littérature de tous les jours…

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Il y en a  pour tous les goûts !

Ayez toujours des petits sous sur vous dans la poche… parfois il solde,  quand le soleil s‘est arrêté au zénith!

Tout se trouve sur l’étalage de mon bouquiniste qui est toujours rayonnant et de bonne humeur, car il a ses clients fidèles ! Surtout un ! C’est MOI !

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Der Altbücherhändler…

Durst  nach Wissen ? Der Kopf ist leer? Keine Filosofie oder  Gebrauchsanweisung mehr im Leben? Dann ist es Zeit, hier in Orange,  wo sie  auch zur Oper im Antiken Theater gekommen sind, beim  Bücherhändler zu stöbern und aufzutanken!

Ha… sie wollen sich kultivieren? Das ist nicht  so einfach, eine nicht unterdrückbare Wissens Begierde ist in ihnen aufgestiegen… Die täglichen Lügen, Nachrichten und Sensationsberichte von Unfällen, Bomben und Totschlag Vergewaltigung… usw, in der Zeitung, haben ihnen das Gehirn aufgeweicht, das reicht,  sie haben ihnen schon  den Schlaf  geraubt und  in Albträume gestürzt! Fort mit den Schand-Blättern, schmeißt sie weg, glaubt Nichts was dort steht, nur Lug und Trug!

Hin zum Alt Bücher Händler, er hat alles, hier finden sie ihr Glück.. Goethe lehnt sich an Schiller, Raabe sitz auf dem Ast mit Stefan Zweig, der Steppenwolf  beisst  Herman Hesse in  den Hintern…

Thomas Mann steigt auf den Berg, Joseph Roth guckt tief  ins Glas, aber genial, Brecht trommelt laut, Nietzsche küsst ein Pferd… Balzac und  Zola fallen sich in die Arme…

Hier gibt es alles, von schwerer Literatur für Eierköpfe und leichter Bücher, um die Welt zu vergessen…  und sich auch! Literatur für Säuglinge, Kinder  und Greise, für Ziegen, Kühe oder Hühner… lach, nichts für Ungut,  jedes Tier findet hier sein Gras!

Viel Glück… und immer ein Paar Taler in der Tasche!

Œil von Lynx – Orange 05 juillet 2013

Romain ROLLAND… au-dessus de la mêlée

Romain ROLLAND

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Au-dessus de la  mêlée et de la haine… pour échapper  à cette misérable condition d’homme, à la geôle de la vie ?

Mais pas seulement, car il faudra aussi quitter les illusions, entre le mal et le bien, un combat sempiternel et fastidieux pour se forger un chemin à suivre ; En avant !… et même si l’échec menace. Combattre avec son cerveau quand les bras sont impuissants. Et que chacun trouve dans la nature ce qu’il cherche, ce qu’il est, au fond obscur de l’être… et qu’il tâche à libérer !

Que de belles paroles que chacun entend déjà murmurer dans son for  intérieur ; » Il faut sauver l’homme des hallucinations, des sottises, de l’injustice que son propre fléau déchaine… ! » Car plus tard, l’archange veillera sur vos mensonges, et fera le trie de vos erreurs et folies haineuses !

Et Jésus sera là pour vous tendre la main, à vous apprendre à aimer votre prochain et à aimer les sources profondes du génie de l’homme… à faire jaillir l’espoir d’un paradis à gagner ! Mais l’église ne fit pas le moindre effort pour le retenir au bercail ; elle attendit sous l’orne qu’il revînt la trouver… dans sa chambre glacée il est en Dieu, même  quand le jour triste  meurt et l’étau se resserre, quand par des cris de passion aux ailes brisées  la douleur l’accable et des larmes de sang jaillissent de son âme… Roland Romain sait que sa prison, la prison de tous, est ouverte sur la liberté donnant le vertige à qui la réclame… tant elle est haute et parfois insaisissable.

C’est beau ! Il paraît naturel qu’un Friedrich Nietzsche ait pris son essor au-dessus de l’humanité en désarrois.

Et l’Art ? L’Art doit  lui faire aimer les sources profondes du génie de l’homme, et la science l’aider à lui imposer la foi dans l’unité de la raison ! Il lui faut briser les barrières et cela donnera un doux agneau… L’idéal qui attend la lame lui ouvrant la gorge tendue… avec résignation !

Et quand l’ignorance grignote la raison, la crise religieuse éclate, mûre… mêlée à l’illumination musicale ; d’abord ce fut Mozart qui l’a tiré des doutes, puis Berlioz et surtout Beethoven … lui, une  révélation avec sa Septième Symphonie et l’impérial Concerto en mi bémol. Ha… ils ont imposé leur griffes acérées dans sa chair… et son esprit égaré… et finalement… le retour vers Wagner le grand, et Bach bien sûr !

Quel chemin parcouru pour se constituer une âme solide, sans savoir que tout cela ne sont que des signes lui indiquant son propre chemin…

Et où est allé Romain Rolland alors ?

Quelle fut la synthèse de ses chemins parcourus ? En quoi a-t-il gagné de se parer avec les plumes des expériences d’autrui … pour revenir finalement à la prière, à genou… devant l’insaisissable, l’incompréhensible de la vie de l’homme avec ses contradiction, ses absurdités et ses paradoxes ?

Ceci… pour… à la fin, de se retirer de l’action pour la méditation, son dernier refuge… à saisir… avant le grand silence  devant l’inutilité de la fascination du gouffre et du vertige de l’abîme… prêt à savourer la faucheuse implacable, cette apparente élévation au-dessus, où les contradictions se résolvent !

Le vieil acteur quitte la scène pour le repos éternel du néant !

Presque tous les grands écrivains… deviennent croyants à la fin de leur vie, ils sont battus, s’inclinent, capitulent, s’enfoncent  dans la terre…

La mort proche… leur fiche la trouille, ils s’accrochent en haut, en bas, même bien bas à la croix. La peur ou la lâcheté les saisit. Ils abandonnent, se consolent dans la foi, se fondent dans la nature et ne trouvent rien d’autre que cette illusion dans leur l’ignorance… ainsi ils retournent à la case de départ de leur être, s’avouent battus, mis à genou… ils n’ont rien trouvé d’autre ; tel fut aussi le chemin de Romain Rolland, entre foi, abandon et critique, l’index levé, serment hautain pour le monde… puis plus rien… il retourna dans sa douce province respirer l’air paisible… et mourir.

Qu’a-t-il trouve d’autre qu’il ne fût déjà ? Rien que quelques baisers entre amis comme avec Paul Claudel, se complimentant mutuellement pour s’épauler dans leur détresse… lâcher quelques mots durs pour les guerres qui ont, ou allaitent, ravager l’Europe… face au déni, presque arrogant.

De larmes enfantines versées sur le monde… les mains jointes au ciel… demandant clémence… Ah… les grandes âmes en peine, malgré leur intelligence ou justement,  voulant trop comprendre et devant s’avouer d’avoir échoué comme tous devant le mystère de la vie et le comportement des hommes nommés humains… Quel gâchis mais quelle lumière aussi?!

Ils ont cherché de savoir et ont abdiqué, nous laissant comme si souvent dans de beaux draps… La montagne était trop belle, trop magique, trop haute… l’aigle, les survolant d’un œil cruel, et griffes acérées dehors, ne leur a pas permis de monter plus haut… elle les a écrasé à la fin. Alors ils se résignent, signent leurs œuvres … et meurent, pensant survivre …

Ils croyaient plus tard d’avoir des ailes dans le dos et pouvoir se prélasser sur un nuage ! Les voilà réunis, les grands esprits, jolie assemblée au-dessus de nos têtes… qui sait ? Les nuages les ont accueillis… et enveloppés de leur ouate confortable… à leur faire oublier leurs peines…

Il en reste des textes très chrétiens d’un ennui insupportable, mou sous la grande statue du Monsieur, fier de son port un peu hautain, en quoi il ressembla à Paul Claudel, l’autosuffisant, le portrait même de la fatuité, et son ami de longue date… qui laissa périr et pourrir sa propre sœur Camille pendant trente ans dans un hospice à Montfavet… la honte suprême ce Paul… Ne l’oubliez jamais ; celui qui, probablement, eut besoin de la prétendue maladie de sa sœur pour s’arracher la gloire pour lui tout seul… Regardez son visage, imbue de lui, nombriliste jusqu’aux gencives, cynique sous des apparences de grandeurs… il est responsable du sort de Camille et de sa lente mort… celle qu’il a enfermée à l’asile pour la vie… sans raison ou pour sa raison ?

Et Romain Rolland… qui fait penser à Rousseau… avec  son « Jean-Christophe » le doucereux… Qu’a-t-il fait,  qu’a-t-il pondu ? Il a vécu, écrit sa vie comme tous les autres, sa vie… mais personne ne peut s’inspirer de la vie d’un autre, aucun mode d’emploi n’existe pour la vie. N’est-ce pas un optimisme qui ne promet rien, où nulle âme survit, où nul dieu existe… à quel chant de raison, de pitié et d’espérance cela ressemble…  où il ne pouvait rien contre les forces, et les forces rien contre lui.

Michel-Ange ne  voyait  qu’un seul héroïsme au monde ; « C’est de voir le monde tel qu’il est… et de l’aimer ! »

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Biographie ;

Romain Edme Paul-Emile ROLLAND est né à Clamecy dans la Nièvre le 26 janvier 1866 et mort le 30 décembre 1944 à Vézelay.

Il repose au cimetière de Brèves, près de Clamecy.

Œil von Lynx en berne, Clamecy 30 juin 2013

Passage Choiseul… et scha restauration par… LULU

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Passage Choiseul… et scha reschtauration par…   LULU    

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L’heure avance indubitablement… tic-tac… tic-tac… tic-tac… même emballée et obscurcie par des bâches hideuses… elle nous croque le temps !…

.. .lire la suite sur le BLOG de LULU  – ICI:   

http://lululalama.wordpress.com/

LOU von Salomé…

LOU von Salomé…

37001 Göttingen am Hainberg Allemagne

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Lou das Mädchen.
Lou das Gretchen.
Lou so männlich,
Ach, ich verkenn’ dich…
.
Dieses Weib und
Harte Jungfrau
Zähmte Nietzsche
Mit der Peitsche…
.
Er bekam kein
Stück vom Weib.
Sie bestimmte
Was sie gab…
Über Seel und Leib!

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Rée und Nietzsche,
Fast verzweifelt,
Wie die Ochsen
Vor dem Karren,
Sie mit Lou darauf
Verharren…

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Ein Bild wie es
Der Wahrheit
Wohl entspricht,
Denn ihre Liebe
Für die Männer
Grenzte an platonisch…

.
Dem Geist zu Liebe, blieb sie keusch.
Die Männer trieb sie zur Verzweiflung.
Keiner durfte sie begatten,
Rée und Nietzsche haben sie verlassen…

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Aber schreiben mussten sie.
Lou, die Federn rupfte ihnen,
Stampft auch sie,
Die Intellektuelle,
Mit dem Herrscherfuss
Auf die Schwelle…
.
Als Jungfrau war sie schon ein Biest.
Der Mann der um sie warb,
Ein Messer in die Brust sich stieß;
So wurde er ihr Ehemann…
Und stand vor seiner Frau stramm.
Aber außer Gedanken, er nichts bekam.

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Diese Frau gab sich nicht hin.

Das Geistige wollt sie nicht missen.
Von der Liebe doch nichts wissen.
Sie wollte schreiben, reden, denken,
Aber sich kein Bein verrenken…
Da wurde es ihrem Mann zu bunt,
Er machte das Dienstmädchen rund.
Ein Kindlein wurde auch geboren,
Doch das Glück ging nicht verloren.

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Sie war schon zweiunddreißig,
Da kam der blasse Rilke her
Und umwarb sie so poetisch.
Und das kleine blasse Männchen
In die Lou verliebte sich…
.
Die LOU, zum ersten Mal
Im Leben, ging diesem
Schwätzer auf den Leim.
Das Rilkchen voller Ungeduld,
Der LOU er nahm die Unschuld…
.
Spät war’s schon, Frau zu werden,
Aber doch Lou hat sich
Nicht zu beschweren…
.
Als Rilke, so verliebt,
Vergaß die Poesie,
Jagte sie ihn von dannen,
Um nach einem
Anderen Mann zu spannen…

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Bis zum Ende ihres Lebens
Blieb er ihr ein treuer Freund;
Hatte er doch als erster
Die harte Jungfrau in ihr
Gesprengt für die Ewigkeit.
.
Sie wurde alt und männlicher,
Überlebte selbst den Ehemann
Der nie mit ihr geschlafen.
Viel später, als schon alle tot,
Die starke Lou sie überlebte,
Geschrieben hat sie viele Bücher.

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Das Alter kam, die Männer gingen.
Das Haus in Göttingen war ihr Segen,
Ihre letzte Zuflucht, letzte Heimat.
Mit einem Hündchen an der Leine,
Ging sie der Einsamkeit entgegen…

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Lou von Salomé, die kühle Russin,
Die große Denkerin, das kluge Gehirn,
Die männliche Schriftstellerin und kalte Herz,
Hat so manchen Mann geschmerzt.
Sie zwang in die Knie Philosophen und Dichter,
Ihnen hingegeben hat sie sich nie,
Aber Große machte sie zu kleinen Lichtern.

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Paul Rée…….Lou………Friedrich Nietzsche

Louise Andreas – Salomé wurde am 12. Februar in St. Petersburg geboren… und starb am 5. Februar in ihrem Haus am Hainberg in Göttingen.

Oeil von Lynx – Göttingen 29/03/2013 N

Antonin ARTAUD… mon cher ami

Antonin ARTAUD… mon cher ami

 

Espace Antonin Artaud

La Chapelle Paraire à 12000  Rodez, rue de Paraire- Aveyron

(AVIS : Français/Deutsch)

Antonin Artaud, né Antoine Marie Joseph Paul Artaud, à   Marseille le 4 septembre 1806 et mort à Ivry-sur -Seine le 4 mars 1948,   fut un poète, romancier, dramaturge, auteur et metteur en scène de théâtre et comédien. Il a fait partie des surréalistes et a fondé le « Théâtre de la Cruauté ».

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Antonin Artaud wurde am 4. September 1896 in Marseille geboren und verstarb am 4. März 1948 in Ivry-sur-Seine. Er war ein französischer Schauspielr, Dramatiker, Regisseur,  Zeichner, Dichter und Theater-Theoretiker.

Im Februar des Jahres 1943 bis 1946  wurde er in das Asyl für Geisteskranke, der heutigen Chapelle Paraire in Rodez bis Mai 1946, eingeliefert. Ein Kulturelles Centrum befindet sich heute dort;Espace Antonin Artaud“

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Antonin Artaud war ein Mensch von einer besonderen Sensibilität, Klugheit und hohem Geistes… und diese ungewöhnliche Konstellation war für ihn auch der Untergang in die Verwirrung des Bewusstseins,… mit zeitweise eigenartigen Aufleuchten, Flammen von unlöschbarer Größe, mit denen er diese Welt und den Menschen ableuchtete, sie erkannte und erbarmungslos beschrieb…. um wieder zurück in seine abstrakte Welt zu fallen, dort, wo ihn keiner mehr verstand, nur er herrschte, in dieser vom Eis gekühlten Glut wo sich nur Menschen wie Friedrich Nietzsche hin wagten und daran verglühten… es war auch Antonin Artauds Schicksal.

Es ist schwer, seinen geistigen Mäandern zu folgen, er schwebte auf hohen Ebenen des Geistes, von einer ungehörigen  Schaffenskraft an getrieben… und gleichzeitig gegen den Schmerz kämpfend,  seinen unendlichen Schmerz, um sein eigenes geistiges Gut zu bewahren, zu schützen … und nicht zu verlieren!

Es ist ihm gelungen …nach sehr viel Leiden und Unglück… jedoch  blieb er von diesem lange Aufenthalt in der Welt des Wahnsinnes, gebrochen und gezeichnet! Seine hinterlassenen Werke sind ungeheure Schätze,… schwer, den Schlüssel dazu zu finden!

Ich lese ihn, wie viel andere, mit Leidenschaft… soll diese Hommage sein Werk loben!

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Combien de souffrance faut-il

Pour succomber à la folie ?

Combien
de jours, combien d’années,

Faut-il lutter pour y goûter ?

Comment cette lucidité fait-elle douter ?

Le joyeux délire prend ici sa racine,

Hélas, il emporte aussi les épines !

.

Cet homme a vécu dans un autre monde,

Dans une prison de glace, transi de froid,

Où des anges noirs aux ailes pointues

L’ont emporté à son insu…

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Un retour lui fut accordé

Sous peine de rester écorché,

Dépouillé du bonheur,

Mis à nu comme le malheur.

Pourtant, sa plume bien féroce,

Fut une sorte de contrebande ;

Son écriture déjà divine…

Hors du monde, loin des vitrines,

De cette vie débauchée

Où il a cessé de prêcher !

55 Artaud (1)

Une nébuleuse l’a accueilli,

Toute heureuse, comme ami,

Où habite son âme, enfin, en paix,

Laissant à d’autres la croix du chemin

665 Hommage à Antonin ARTAUD COFFRE bois miroirs verre cire 65x30x50cm EHRE 2001-2009 [640x480]

Hommage Antonin ARTAUD

Je lui dédie ce coffre plein d’éclats

De verres brisés en cet état,

Et, jaune-soleil… l’espoir qui mime,

Une souffrance qui l’a prise fine.

Pour venir mourir en douceur

Dans ce sarcophage plein d’honneur

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« Son visage consumé par la flamme intérieure, ses mains de qui se noie »

à Antonin ARTAUD :

 

Prométhée de multiples choc corridors électro-neuroleptiques, Artaud, cet artiste à facettes talentueuses, après avoir connu la consécration suprême au cinéma, au théâtre (Inventeur du concept du « théâtre de la cruauté » dans Le Théâtre et son Double) et en tant qu’écrivain, sombre, marqué du sceau de la folie, dans un monde abstrait dont il sera son seul maître. Interné dans la clinique du Docteur Ferdière à Rodez… où il se lie d’amitié avec René Allendy, il nous livre longtemps encore le combat acharné avec son identité qui devenait le thème même de son œuvre… comme un cri venu du fond des ténèbres où règne la déréliction absolue…

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Antonin Artaud, dans sa souffrance, et à travers sa lucidité, est l’emblème même, dans la fulgurance, du romantique la plus désespérée… à peine comparable au destin de Nerval, Maupassant ou Nietzsche… en frôlant celui de Rimbaud… dont les témoins sont ses textes brûlants et exaltés… jaillissants de son cerveau comme des  étincelles excentriques de la folie. Un combat constant pour la sauvegarde de son esprit.

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9 Artaud (15)

 Antonin Artaud, la beauté du diable ou le damné de l’éternité…, fut  une véritable torche humaine vivante.

Ses amis,  Arthur Adamov, Marthe Robert et Jean Paulhan  obtiennent qu’il sorte de l’asile de Rodez, le 26 mai 1946, …ce  qu’interrompt son internement dans la clinique psychiatrique… et fait de lui…un homme/prisonnier libre !

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Ses œuvres, inoubliables, nous livreront peut-être ses secrets ?

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 La chapelle Paraire à Rodez-(avril 2008),   dernier vestige de l’asile d’aliénés où Artaud a été interné de février 1943 à mai 1946 . Elle abrite aujourd’hui un « Espace Antonin Artaud ».

L’artiste  Nicolas Maureau a exposé à l’espace Antonin Artaud, rue Paraire à Rodez, sous le thème  « Noli Me Tangere« 

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Dans un état de décrépitude avancé, Artaud ne cesse d’écrire et de dessiner sa souffrance… dont témoigne son crayon désespéré…

« Toutes les revues sont les esclaves d’une manière de penser, et, par le fait, elles méprisent la pensée.[…] Nous paraîtrons quand nous aurons quelque chose à dire »[].( Antonin ARTAUD)

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De retour à Paris, Antonin Artaud termine  et corrige ses textes (Le retour d’Artaud le Momo) pour les faire figurer dans ses œuvres complètes… Artaud, hypnotisé par sa propre misère où se reflète l’humanité entière, rejetait avec violence les refuges de la foi et de l’art…il voulait vivre une passion totale, pour trouver au cœur du néant, l’extase…

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Antonin Artaud réapparait le 13 janvier 1947, le Théâtre du Vieux-Colombier est assailli par du Tout-Paris littéraire et artistique, d’André Gide à André Breton.  Dans un silence d’outre-tombe, de 21 heures à minuit, « Artaud le Momo » ressuscite.   Gide  : … ce fut son dernier acte….

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Antonin Artaud est enterré au  cimetière Saint-Pierre à Marseille.  

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Espace Antonin Artaud  – Chapelle Paraire, rue Paraire. Rodez Aveyron

15h > 18h. Fermé le lundi. Tél. 05 65 42 60 521, rue Vieussens.

Œil von Lynx,  Marseille – 18/06/2012  (05/02/2013)

Solitude…Vu à Lisboa

Solitude… Vu à Lisboa.. Einsamkeit

.

           1 solitude

.

Solitude,

Ma froide amie,

Depuis longtemps si attendue.

Tu es entrée dans ma vie

Quand la nuit fut venue,

Avec ta lâche convoitise,

Dans mon cœur

Tu t’es mise.

Après t’être dénudée,

Sans mot dire,

Ta robe rouge enlevée,

Amoureuse de terre promise,

Tu es tombée dans mes bras,

Comme un tombeau,

Ouverts et froids.

Solitude,

Quand tu es nue,

Tu es ma pire

Ciguë.

……………

Lisbonne

.

So sah ich dich,

Einsamkeit.

Du hast dein

Gewand verlassen.

Nur die Seele

Bleibt, weiß

Am Leibe zitternd

zurück…

Schon erfasst

Der Wind

Dein Kleid, trägt

Es in die Weite…

Blutrot ergießt

Der Himmel sich,

wo stolz steht

dein Angesicht;

Unberührt…

Dann hebst du ab,

Dich auflösend.

.

Œil von Lynx-  Lisboa 2009 ( 03/02/2013)