« NAPOLI… ma belle sorcière »

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« NAPOLI… ma belle sorcière »

Vedi Napoli e poi muori

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Un jour, un ange de sexe inconnu tomba du ciel, frappé par la foudre, la pluie et la tempête, il était dans un très mauvais état et ressemblait à une vieille poule déplumée, mouillée et crottée. Il n’avait plus que la peau sur les os, et un reste de rouge sur les lèvres de la vie.

Aussi les gens l’enfermèrent dans un poulailler avec les autres volatiles révoltés, caquetants de colère et de désapprobation.

Là, il croupissait tout trempé et malheureux, recroquevillé dans un coin, impénétrable et taciturne.

Il avait perdu beaucoup de plumes, on pouvait même entendre la jacasserie des ciseaux des mites qui réduisirent ses plumes en poussière, et ses grandes ailes décharnées étaient squelettiques. Il n’était plus qu’un spectre qui sentait la naphtaline.

Seule et unique curiosité, il portait des bas satinés avec des jarretières dorées aux mollets et savait jouer de l’accordéon pour faire danser les poules à l’occasion quand elles sanglotaient trop de nostalgie pensant à la « poule au  pot » et voulaient danser entre elles un tango voluptueux.

Pudique, il se cachait dans son enclos à l’abri des regards, marmonnant des prières dans le noir, une plume de deuil derrière l’oreille, assis sur la cendre tassée de son cœur, avec une lueur hallucinée dans ses deux yeux un peu bridés, révélant la mansuétude d’un ange qui a traversé tous les cieux !

On ne savait que faire avec cet étrange ange hermétique (ou déchu), tombé du ciel ou d’un nuage de mystère; il refusait toute nourriture, maigrissant à l’œil et ne parlait pas, il faisait vraiment pitié à voir derrière les grilles rouillées avec les poules à l’œil exorbité et interrogateur, toutes effrayées !

Pour un ange c’était l’enfer…

Quand on décela sous son apparence croûtée un peu de son ancienne grandeur, on lui dispensa tous les soins requis, le décrotta, le nettoya et le parfuma à l’eau de rose un peu, lui coupa les cheveux, lui fit boire un bol de bouillon de crêtes de coq et lui procura même un pot de chambre en or. Ensuite on lui laissa un moment de répit pour réfléchir posément afin qu’il pût sonder son âme sous sa dignité douloureuse.

Par contre, on ne l’affubla pas d’un masque, à cause du Codevie-19, à la mode, de peur que les poules ne se moquassent de lui !

Quand même, un jour, une poule lui manqua de respect, l’ange redressa son auréole qui avait glissé sur l’oreille gauche, ajusta son monocle, et de son œil angélique mais torride la foudroya de son regard, la fixa, et la tint suspendue en l’air, anesthésiée; le volatile irrespectueux et terrorisé, ayant la chair de poule, pondu un œuf d’enfer tout noir.

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L’ange avait de grands yeux verts gris souris avec une lueur étrange qui donnaient à son visage une phosphorescence spectrale, et portait une croix de cendre sur le front, contre le mauvais œil sûrement, le malocchio! On ignorait quels secrets recelait ce cœur indéchiffrable ! Pour ne plus être seul, il demanda des ciseaux et se découpa un autre ange dans du carton doré…

Mais ce n’était plus un ange d’albâtre, plutôt rachitique, un ange tombé en disgrâce ou peut-être (un) ange clandestin ou un ange gardien déserteur?  Presque moribond, avec ses clavicules pointues, il croupissait dans son enclos d’oubli, respirant comme un chat en transe qui a avalé une souris de travers.

Un jour, vu son état de décrépitude, un médecin l’ausculta et lui découvrit un souffle au cœur…

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Pour connaître la fin de cette folle et triste histoire, il faut se rendre à Napoli, cette ville mystérieuse et envoûtante de tous les possibles et même impossibles !    

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En souvenir de ce beau voyage au pays des anges et des diables, dans la ville de feu. Naples 1997

Naples agit comme un miroir et réveille nos existences meurtries de rêves évanescents, Naples s’offre à vous, et vous invite à capter les reliefs palpitants de toutes les jouissances oubliées. Naples, la charnelle et voluptueuse ; Napule, en napolitain, cela sonne comme un gémissement de plaisir, un soupir qui vous happe et vous fait mourir d’amour. Ici chacun vit dans l’ivresse de l’oubli de soi, dans les tendres bras de la sirène Parthénope.

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Terramoto, Terramoto !

Le tremblement de terre qui a dévasté Naples, et la terre disparue sous la cendre ardente du Vésuve, non seulement répandit l’angoisse de la mort, mais aussi une douce, imprévue, merveilleuse euphorie d’oublier soi-même, de ne plus avoir conscience et d’être libéré de son identité, réveillant l’impétuosité et la rage de vivre, une fois la stupeur passée. Le volcan dévastateur, orifice de l’enfer, dont les larmes meurtrières se métamorphosent en terres fertiles reste un danger fascinant pour les Napolitains, un lieu sacré et craint, mais aussi objet de cultes ; les éruptions étaient considérées comme l’expression de la colère des dieux, chantées dans des poèmes même !

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Napoli, là où le farniente est une culture ancestrale… parfois un spectacle de la paresse triomphante, et où l’on affronte  l’incorrigible destin par la vaillance de son cœur invincible qui nous guide dans les ténèbres.

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Naples, la belle au baroque flamboyant, fuyant la raison, jouant avec toutes ses folies; la ville où les anges côtoient les diables réunis dans une danse effrénée, entre splendeur et misère,  pour vous offrir le vertige d’une gloire futile.

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Les palais napolitains, splendides et souvent décrépités, dont la façade s’effrite, avec des balcons qui pendent dans le vide devant des fenêtres désolées, la cour aux pavés disjoints rongés par la mousse, et des escaliers gigantesques qui grimpent au ciel vide vers le soleil, témoignent des belles demeures corrodées  auxquelles il manque toujours quelque chose, un ornement, tombé peut-être, ou la finition abandonnée. Est-ce par démesure ou trop d’ambition ? Qui sait ?

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Une ville illuminée de beauté défaite, oubliée sous le poids d’un grand passé dans lequel elle s’épuise, mais où des miracles se déclenchent à l’improviste, et,  jadis habitée par les dieux… Naples, infiniment noble et misérable, où le sang de saint Janvier est un symbole, une espérance, une tradition qui marie passé, présent et avenir… pour l’âme de ce peuple si accoutumé à lever les yeux vers le ciel.

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« Parthénope la sirène »

Parthénope, l’emblème de la ville de Naples, celle qui est restée vierge et se jeta avec ses deux sœurs, Leucosia et Ligeia, du haut de leurs rochers dans la mer ; elles se laissèrent noyer plutôt que de survivre à l’affront et l’humiliation qu’Ulysse leur fit en restant insensible à leur chant ensorcelant.

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La Spaccanapoli , la plus vivante, la plus tumultueuse artère traversant la ville d’est en ouest, vous accueille avec un crâne posé sur une borne arrondie, où parfois des chants sporadiques se font entendre et où les folles danses d’une tarentelle animée par un groupe de belles filles napolitaines déchaînées, aux larges jupes virevoltantes et au rythme endiablé, se donnent en spectacle, comme possédées.

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Dans cette rue étroite et sombre, évitée par les rayons de soleil, on croit rêver ; à travers la beauté et la folie de Naples, on découvre dans ce dédale des rues médiévales fraîches et obscures la vie grouillante et chaotique d’Italie, les sens, les femmes et leurs rires, la senteur d’huile d’olive, de l’ail et la volupté de vivre.

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Le marché aux puces, en attendant le chaland !

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Spectacle de la vie humaine, le pittoresque étalé au soleil…   

Une ville entre grandeur et misère qui ne s’apprivoise ni se ne comprend, mais se visite et se devine à travers mille images différentes, vivant à son rythme et se présente tantôt douce et séduisante, tantôt belle ou hideuse, même repoussante, restant toujours menacée par la peur du feu du Vésuve, ou fascinée par l’attente de voir le sang  coagulé de Saint- Janvier se liquéfier.

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Le parfumeur des rues, portant ses fleurs sur l’épaule joyeuse, comme s’il les conduisait à l’abattoir, infatigablement il répand les arômes envoûtants à travers  la ville. Et aussi, Naples avec son parler séduisant, charmeur, avec sa voix mélodieuse parfois mêlée de bouffonneries.

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Insaisissables sont les reflets de ce rêve fugace que l’on voudrait pour toujours graver dans sa mémoire !

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« Pulcinella »

Figure légendaire et traditionnelle du monde magique napolitain, le souffre-douleur et roi sacré du carnaval, une pathétique marionnette entre rire et pleurs, serrée dans la boite des théâtres ambulants. Un personnage des farces napolitaines, grotesque et bossu, qui règne partout dans la ville.

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Pour évoquer Naples il faut manier le superlatif et risquer de tomber dans les jongleries de polichinelle ou dans le paradis des diables. Ici on cultive l’humour, l’ironie et la dérision devant le destin parfois cruel qui hante les rues sombres de cette ville, entre grandeur et misère… où même les ombres se font menaçantes et où la perspective de la misère la plus noire et infernale peut encore sévir. Pourtant, le Napolitain heureux, pauvre ou riche, est habillé par le soleil !

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Naples est une métaphore que l’on ne connaîtra jamais entièrement, qui apparaît et disparaît au fur et à mesure qu’elle nous éblouit et nous attire dans ses méandres entre mythe et réalité. Naples, ville voluptueuse, belle comme une hétaïre antique, vous donne le vertige. Ils ont l’honneur sanglant, la passion, le feu de l’œil et du geste, une folie baroque où la volupté de vivre s’exalte en frôlant la mort.

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Ici se nichent encore des sorcières, la magie, la peur de la fascination oculaire et  de l’envoûtement par le mauvais œil, le « malocchio », auquel résistent tous les arguments du bon sens, car tous y croient encore ; exclus du temps et de l’histoire. Aussi chaque signe peut acquérir une valeur symbolique ; un aboiement d’un chien à l’aube sera rassurant comme une promesse de fidélité. Pourtant, ils en rient, parce que le Napolitain a besoin de rire de ce qui lui fait peur… Il a le sens inné de l’autodérision.

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«Chiostro di san Gregorio Armeno Napoli »

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Il Chiostro di San Gregorio Armeno à Naples où les statues blanches et  éloquentes, entourées d’une verdure luxuriante, signent leur présence de gestes nobles, de gestes lentes, auprès d’une fontaine pétillante, et s’épuisent à converser toute la journée, même la nuit quand la lune leur sourit et les blanchis de la clarté de ses rayons avertis.

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Ces belles figures immobiles ne respiraient pas mais elles écoutaient des pensées secrètes se bousculant en dedans d’eux-mêmes. Elles ne vous voient pas, aveuglées par la lumière, mais elles entendaient le murmure du temps. On aurait aimé que ces visages sans regard s’animassent, prissent vie, et leur cœur se mît à battre.

Ce lieu magique, ce déambulatoire paradisiaque est en endroit où l’âme meurtrie se régénère, où les colombes se posent enchantées ayant traversé toutes les mers.

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Naples, secrète et mystérieuse, est une Pompéi qui n’a jamais été ensevelie…on y vit avec la mort, en mettant des amulettes partout… on révère les âmes du Purgatoire… avec plein de clins d’œil dans l’orbite des crânes, où dans les cimetières des anges respirent encore… où un visage enfariné d’un clown surgit dans la foule… où l’on ne dort jamais… quand souffle le sirocco qui coupe l’haleine des vivants… où des angelots joueurs ont l’air en sucre… où le linge  sèche sur une corde entre deux balcons… et le panier descend au bout d’une corde, pour les provisions… où une madone pleure des larmes de sang… l’ivresse du baroque envahit toute la vie ici!

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«La Chiesa Piazza del Gesù Nuovo»

Le soleil anime et joue sur la façade de l’église du Gesù Nuovo, l’édifice est un des plus célèbres de l’art baroque napolitain bâtie en pierre noire lavique de Naples avec les pointes en diamant dont les ombres portées suivent le mouvement de l’astre qui s’en amuse.

« Le miracle »

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 San Gennaro, Saint Janvier, est le patron et protecteur céleste de Naples auquel  on rend un culte important ; deux ou trois fois par an les Napolitains assistent   au miracle de la liquéfaction du sang, ce lien mystique avec l’au-delà a le pouvoir d’aimanter les regards et les cœurs et de susciter d’intenses émotions religieuses ou profanes des Napolitains, c’est l’espérance d’un secours divin pour surmonter les difficultés de chaque jour ! Il les protège et le venge, leur donne réconfort et leur annonce le futur ; mais le mystère de la liquéfaction du sang qui aurait valeur de prophéties sur l’avenir de la ville, reste inexplicable, et le prodige ne se répète pas toujours.

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« Cathédrale de San Gennaro »

Seul San Gennario est capable d’apaiser la colère du volcan ; pendant les processions, son buste est transporté jusqu’à l’église de Saint Caterina à Formiello, face au volcan, une tradition qui reste bien vive !

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Le respect du sacré du sang est omniprésent dans la ville; un crâne sur une borne plantée en bord de rue à laquelle on attachait autrefois les chevaux ou servait de patère, on peut- aussi appuyer et reposer son vertige. Des ex-voto, petites pièces en argent, représentant une partie du corps, yeux, jambes, têtes … offertes aux saints ou à la Madone en remerciement d’une guérison accordée ou d’un miracle accompli, recouvrent les chapelles des églises.

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Le Napolitain est fasciné par la magie et la superstition ; son âme résonne de terreurs anciennes, aussi il a adopté des gestes quotidiens destinés à exorciser la peur des ténèbres et des « fatture », des sortilèges. Ainsi est l’âme de cette ville et de ce peuple, si accoutumé à lever les yeux vers le ciel !

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«Le prince de Sansevero»

La chapelle baroque de Sansevero, l’une des attractions principales de Naples, a été construite au 17ème siècle mais elle a été remaniée et redécorée par le prince Raimondo di Sangro, prince de Sansevero, au 18ème siècle. On peut y admirer le Christ voilé (Cristo Velato), magistralement sculpté dans le marbre par Giuseppe Sanmartino.

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« Cristo Velato »

 Raimono di Sangro, le prince de San Severo (1710-1771), fut un passionné de science,  personnage fascinante et redouté , un alchimiste éprouvé et entouré d’un certain mystère, connu pour ses expériences diaboliques et recherches anatomiques menées sur des êtres humains, dont on peut encore admirer, en pénétrant dans son laboratoire secret, dans la crypte de la chapelle, deux corps humains, surnommés « Adam et Eve », étonnamment conservés montrant en transparence les artères du système sanguin intact et les muscles du corps humain en parfait état ; toutes les veines cristallisées en nervures transparentes, semblable à une constellation d’étoiles lumineuses.

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Cette splendide chapelle baroque de Sansevero et la crypte sont à visiter, le cœur bien accroché !

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« Teatro di San Carlo »

Inauguré en 1737, l’intérieur du théâtre est un véritable joyau architectural avec des ornements or et argent, des tentures pourpres et une belle voûte décorée et d’une qualité acoustique extraordinaire où les échos de toutes les voix célèbres, applaudissements et ovations résonnent encore en souvenir et en harmonie avec la magie des lieux. Le miracle s’était produit dans ce théâtre dont les sortilèges ne s’étaient pas dissipés. Ils donnaient une présence envoûtante aux fantômes qui continuaient d’exprimer l’espoir et la plainte éternelle de l’âme humaine.

« Le théâtre de San Carlo et les castrats »

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 Naples est à l’origine de l’opéra bouffe et du bel canto, dans sa splendeur presque oubliée, où les voix des castrats, comme Farinelli, firent entendre leur chant, dont on décèle encore la grandeur partout ; les castrats, une sorte de mythe vivant, ont contribué au triomphe et la gloire de l’opéra napolitain, comme l’architecture, la peinture et la sculpture baroque ont marqué les traditions de la ville. Les Napolitains inventèrent les castrats  comme Matteuccio, Farinelli, Porpora, Gizziello, Caffarelli et Tenducci, mais aussi pour leur plaisir, par oisiveté ou par caprice peut- être ou par dépravation.

Farinelli fut peut-être le plus connu pendant l’époque de la gloire où les castrats enthousiasmaient le public, déployant une virtuosité pour arriver au contre UT ou au sol supérieur qui tenait en haleine ses adorateurs et adoratrices prêts à mourir de plaisir en les écoutant, subjugués et sous le charme de ce chant suprêmement angélique, provoquant l’amour ou le dégoût et l’horreur parfois  d’une telle beauté ; un art qui séduisit un public inconditionnel et averti des mordus par un cygne.

Un art qui trouva son déclin avec l’avènement de l’opéra bouffe dont le sujet est la dérision de l’autorité masculine par la ruse et la coquetterie de la femme qui  détiennent désormais le pouvoir et où l’homme se voit berné, tourné en ridicule  et humilié, on n’avait plus besoin de castrats !

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« Napoli »

Ville de tous les mystères, ville des ombres et des lumières.  Pulsion de vie,

Pulsion de mort. Ville des prières, ville des remords, ville hantée par les âmes en folie. Ville où dansent les diables nus, ville des tendresses et des cœurs en détresse. Ville de l’amour, ville des messes. Ville des crânes et de la sagesse. Laisse éclater ta joie sombre, là où le soleil rejoint son ombre.

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Napoli, où l’on se réveille difficilement de ses superstitions ; où elle nourrit encore le sang chaud sous le soleil de plomb et où l’on hésite de troubler la rêverie d’un homme absorbé par son secret mélancolique… Où une belle folie guide la rage de vivre et où les êtres se reconnaissent dans le scintillement des étoiles au-dessus d’eux. Et où l’on interroge encore avec anxiété les auspices pour soulager sans angoisse, attendant que l’oracle se prononce, souvent pour oublier les misères de leur vie !

 « Certosa di San Martino»

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Le grand cloître de Certosa di San Martino, tout de marbre blanc, est rythmé de colonnes doriques délicieusement baroques. Au centre du jardin du cimetière des moines où des citronniers répandent leur parfum, vous serez en curieuse compagnie de crânes posés sur les balustrades, ricanant et imposant leur présence énigmatique de vanité étalée au soleil meurtrier qui lustre leur fierté. Ici la mort est le compagnon accepté de tous les instants, elle veille sur le repos des derniers moines du monastère, la finalité inévitable s’étale au grand jour. Signe d’une fatalité vivante, un baume contre la peur de mourir, l’apaisement nécessaire pour les âmes en souffrance.

« La Piazza del Plebiscito »

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La Piazza del Plebiscito, au cœur de la ville, a retrouvé toute sa splendeur avec au centre les deux statues équestres sculptées par Antonio Canova, représentant Carlo et Ferdinand IV de Bourbon. Au fond on aperçoit la basilique de Saint  Francesco di Paola, pâle imitation du Panthéon de Rome. Des statues de lions en bronze décorent l’escalier d’accès à la basilique.

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Le Palais- royal dont les niches extérieures sont occupées par de gigantesques statues des rois de Naples, en marbre, immobiles et enveloppés de leurs vertus,   clôture la symétrie de la Piazza del Plebiscito.

« La Galleria Umberto I »

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Face au théâtre de San Carlo se profile avec élégance la Galleria Umberto I, une immense volière en forme de croix. Dans cette belle et lumineuse galerie, à l’allure d’une cathédrale, on peut s’agenouiller devant son signe astrologique et méditer sur sa destinée.

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Sous le scintillement du dôme transparent en fer et verre , la Galleria Umberto    est un point de rendez-vous où l’on déguste l’inévitable espresso napolitain ; un repos bien mérité pour oublier son vertige après avoir admiré les trésors de la splendeur et la misère de Naples dont émane un charme irrésistible comme le vague souvenir d’un baiser donné ou reçu.

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De jeunes nouveaux mariés se font photographier dans  le ce majestueux décor de la Galleria Umberto, un moment important d’une cérémonie inoubliable pour eux.

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Mon ange tu t’amuses de ce que nous puissions prendre nos rêves au sérieux, bien que toi et moi nous ayons déjà pressenti la raison pour laquelle tout est furtif, c’est pourquoi je suis persuadé qu’avec le rire de polichinelle éclate la vérité qui vagabonde sur notre terre…

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L’ange excentrique, dont vous avez lu l’histoire interrompue au début, ne s’abaissera pas à ces apparitions que la tradition a consacrées, vous souhaite d’intéressantes impressions posthumes et une éternité agréable !

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Après des errances fiévreuses pour découvrir les trésors à travers la beauté et la folie de Naples, le cœur battant, laissez-vous aller au sortilège inné de cette ville infiniment noble et misérable, pour vous offrir le vertige d’une gloire futile… et vous finirez hantés par le démon napolitain !

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Ici les pâtisseries inclinent à une rêverie sans contours.

« La mort n’est rien et la recherche du plaisir le but ultime de la vie, non pas celui des débauchés, mais la jouissance de l’instant présent. » (Épicure)

FINE

J.EHRE 20 juin 2020

La San Cataldo à Palermo… Volet Nr. 9

La San Cataldo à Palermo…  Volet Nr. 9  

Palermo, il giorno che la vidi per la prima volta… Volet Nr.9 

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Sur la Piazza Bellini, à côté de la Martorana avec ses admirables mosaïques, s’élève sa jolie voisine  La San Cataldo,  de style arabe, une église du Moyen Age qui attire notre regard; l’Orientale se présente avec ses trois coupoles… des bonnets rouges d’eunuques…  qui surprennent… Belle en couleur et forme, d’un contraste de style arabo-normand  presque extravagant… sauf que l’intérieur  est plus sobre que celui de sa sœur La Martorana… elle ne passe pas inaperçue !

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Au sommet, le profil solennel des trois dômes rouges caractéristiques en forme de bulbe et des merlons de style arabe forme un contraste chromatique harmonieux avec la monochromie sévère des murs…

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Typique de l’architecture arabo-normande  unique à la Sicile, elle appartient depuis 1937 à l’ordre des chevaliers du Saint-Sépulcre, de Jérusalem et fut construite autour de 1160, par Maion de Bari, amiral ou plus exactement Emir des émirs du roi normand Guillaume Ier de Sicile. Abandonnée pour devenir un bureau de poste au XVIIIe siècle,  elle fut  restaurée à la fin  du XIXe siècle !

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L’intérieur est très dépouillé avec trois nefs séparées par des colonnes que couronnent quelque beaux chapiteaux. Son architecture est assez simple. Elle forme un cube, surmonté de 3 dômes, qui surplombent la nef centrale. L’extérieur est constitué de murs percés de quelques petites ouvertures, assez haut placées.  Les seules décorations sont les moucharabiehs des ouvertures et la ligne d’écriture coufique qui cernent l’église sous l’arête supérieure.

L’intérieur à 3 nefs soutenues par de hauts piliers est dépouillé. La pierre est joliment baignée d’ombres et de lumière dorée.

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Le pavé, qui est, tout comme l’autel, d’origine, possède une magnifique décoration en mosaïque byzantine.

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Dans le même temps, l’église présente des caractéristiques typiques de l’architecture islamique, comme la préférence pour les formes cubiques, les arcatures aveugles qui articulent les murs extérieurs de l’église et le toit sphérique typique à dômes rouges.

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L’église suit un plan rectangulaire. L’intérieur comporte trois courtes nefs – dont la centrale est marquée par la séquence rythmique des trois dômes – séparées par des colonnes, avec deux allées. Des colonnes avec des arcades de style byzantin font face aux murs nus.

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 Palerme,

La plus belle,

Tu nous racontes

Tes mérites…

Ornée de tant de beauté,

Tu tournes la tête

À celui qui te regarde…

Quand trois dômes rouges

Le narguent…

 

Face à la mer,

Entourées de montagnes,

Ta plage si gaie

Ensoleillée et riante,

Comme tes femmes

Qui s’y promènent,

Aux yeux noirs…

Des baisers attendent.

 

Le goût de tes dolci

Et celui de tes saintes,

Sculptées dans une auréole

De marbre blanc…

Habitant des églises

Bien flamboyantes…

 

Tu rayonnes au-delà

De tes dévots et fervents,

De tes trésors si riches

Et reluisants…

Tes palais décorés

De pierres blanches

Et de marbre gris

Souvent splendidement

d’or garnis…

 

Tu es lumineuse

Dans les ténèbres

Où dansent des figures,

Des bêtes et des anges,

Où les fantômes errent

Sur les murs cramoisis…

 

Tes jardins luxuriants

Entre  des pierres désolées,

Les fleurs rouges et jaunes

Poussent parmi l’or des blés…

 

Tes fontaines entourent ta gorge

Comme les bijoux les cous des femmes

Dont le frôlement des robes

Les regards enflamment…

 

Tes clochers te rappellent

Tes péchés à la messe,

Croulant sous la lave noire

Mêlée aux odeurs

Du soufre enflammé

Qui annonce le sang noble

D’une nostalgie sans fin…

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 Attente devant la porte close de la San Cataldo…

 

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Assis sur les marches de  la San Cataldo fermée… on a une vue magnifique sur la ruelle d’en face où des oliviers et d’autres superbes plantes poussent sur les balcons…

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Oeil von Lynx -Palermo, San Cataldo (09/10/2014)

La Martorana… à Palermo… Volet Nr. 7

La Martorana… à Palermo…  Volet Nr. 7

      

Palermo, il giorno che la vidi per la prima volta… Volet Nr.7 

« Preciusu jocali in toto orbe »

 

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Sur la Piazza Bellini se dressent, plongées au milieu de fiers et voluptueux palmiers, la belle église La Martorana, et, à côté d’elle, San Cataldo, l’orientale avec ses trois coupoles, ses bonnets d’énuque rouges…

La Martorana, également appelée Santa Maria dell’Ammiraglio, de rite gréco-oriental, est un splendide édifice normand. Elle fut construite en 1143 par l’amiral Georges d’Antioche sur les plans d’une mosquée arabe. C’est Héloïse Martorana, la fondatrice du monastère bénédictin au XVe siècle qui lui donna son nom.

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Cette belle église subit de nombreux remaniements au XVIe siècle, surtout à l’époque baroque en 1688. De loin elle se laisse admirer, son magnifique campanile arabo-normand du XIIe siècle, orné d’incrustations polychromes et éclairé par des baies géminées. Le dôme de la Martorana est l’un parmi les rares vestiges du Xe siècle,  chefs-d’œuvre de la décoration normande sous Roger II (1130)

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A l’intérieur elle vous surprendra avec les plus belles mosaïques anciennes existantes dans l’île… ces superbes mosaïques représentent Roger II en costume d’apparat couronné par Jésus, et le fondateur de cette église l’amiral Georges aux pieds de la vierge… c’est d’une grande beauté… avec toujours le christ Pancrator qui veille… l’œuvre des artistes byzantins !

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La mosaique de Roger II, portant l’habit impérial byza        ntin et l’étoile de  légat apostolique, recoit  la couronne byzantine par le Christ même !

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La Martorana… est un précieux joyau… vrai bijou à la dimension humaine et propice au bonheur de cœurs amoureux… est le cadre doré idéal, lieu parfait, pour accueillir les couples de colombes amoureuses, les futurs époux, venus, pour y recevoir la bénédiction de leurs noces, devant l’autel,

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car c’est ici que les jeunes palermitains rêvent de se marier… selon toutes les traditions, un peu théâtral mais combien impressionnant… où les futurs époux, venant en carrosse tiré par de beaux chevaux décorés, viennent se faire déposer juste devant l’entrée de l’église, sur  cette belle Piazza Bellini… couverte d’un tapis de dalles de laves lustrées qui font résonner joyeusement… les sabots !

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C’est ici que se penche le beau monde des invités sur la balustrade, sous une verdure écrasante et parfumée de palmiers et d’autres arbustes exotiques… servant d’ornement somptueux à chaque couple entrant dans le sanctuaire… pour chercher la bénédiction de leur futur bonheur !

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Dès votre entrée dans  la Chapelle de la Martorana vous vous sentirez submergé d’or. La richesse apparente de l’intérieur de la nef vous procure un moment de stupeur, proche du ravissement. La pénombre dominante en adoucit l’éclat et la rehausse en même temps, la rend encore plus somptueuse, plus précieuse et vous enchante. Les maîtres des stucs, artisans et autres  jongleurs de pinceaux, sont passés par là, pour déployer tout leur art. Une réussite impressionnante.

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Après les deux premières travées, on arrive dans l’église byzantine originelle proprement dite. Le contraste – sans aucune transition – entre les styles baroque sicilien et byzantin apporte beaucoup au charme de l’édifice et à son originalité

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Les murs et la coupole, au sommet de laquelle on trouve l’image du Christ Pantocrator  , sont entièrement revêtus de mosaïques… et…  descendant sur les côtés, les quatre archanges.

 

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Secondo una nota tradizione, la frutta di Martorana è nata perché le suore del convento della Martorana, per sostituire i frutti raccolti dal loro giardino ne crearono di nuovi con mandorla e zucchero, per abbellire il convento per la visita del papa dell’epoca.

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Des petites friandises en pâte d’amande doivent leur nom à cette église. La frutta di Martorana était confectionnée pour la fête des Morts, début novembre, par les religieuses du couvent bénédictin de la Martorana. Encore aujourd’hui, les petits fruits colorés remplissent les étalages dans le quartier de la piazza Olivella.

Si vous vous trouvez à Palerme, à Agrigente ou à Erice,  il est d’usage d’aller acheter ses « dolci » dans les couvents et les monastères féminins ! Les nonnes, les béguines aussi qui ne sont pas cloîtrées, détiennent un vieux patrimoine de recettes qui remonte au Xe siècle.

L’abondance et la variété des dolci… à la pâte d’amande, farcie de confiture de courge, aux fruits confits et couleurs séduisantes; le rouge de l’orange et le jaune des citrons, le vert des pistaches… vous chatouilleront les papilles. C’est un héritage lié à l’intimité du peuple  sicilien, à l’éducation familiale et aux fêtes ! Une transmission maternelle de recettes millénaires qui ne laisse aucun gourmet indifférent !

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Même l’agneau de Pâques y figure… en « pasta reale ! »

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Die Bezeichnung Frutta Martorana geht zurück auf das Kloster la Martorana in Palermo, das Ende des 12. Jahrhunderts von Eloisia Martorana gegründet wurde. Die Nonnen kannten das Geheimnis der Marzipanzubereitung aus der Zeit der arabischen Vorherrschaft und gaben es seither von Generation zu Generation weiter. Anlässlich eines Festessens für Papst Clemens V, im Jahr 1308 wurden zwei Bäume mit echt wirkenden Äpfeln, Trauben und Feigen aus Marzipan behängt. Mit dem Erfolg, den die Früchte bei den Festgästen hatten, begann die traditionelle Produktion der Frutti della Martorana.

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Œil von Lynx-Palermo  07/01/2014

L’église SAINT-MERRI la divine…

L’église SAINT-MERRI la divine…    

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S’il y a une église qui requiert toute mon admiration… c’est bien l’église de Saint-Merri dans le Marais… elle doit être en harmonie avec l’être humain, car celui qui y cherche un apaisement à son désarroi, venu simplement prier ou l’admirer, trouve un lieu à la hauteur de ses espérances…

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La façade, sur laquelle les traces des ravages du temps sont fortement visibles, malgré un début de restauration, reste impressionnante ! Les fauves de l’église ont été mis derrière des filets qui assurent la sécurité de tous !

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Il y a peu de temps la façade s’effritait encore dangereusement; les petites statues des saints et des apôtres semblaient faites de gâteau de sable et s’en allaient avec le vent, lavées par la pluie… et rongées par le diable… des nids d’oiseaux y trônaient impunément, leurs constructeurs, attirés certainement par la beauté du monument, y avaient choisi logement ; nous voulons bien le croire, comme si souvent quand nous prêtons des sentiments humains aux bêtes. Cela doit nous rassurer de n’être pas seul dans notre conviction, d’autant plus, que la pudeur qu’impose la foi d’en parler… freine notre élan de nous communiquer envers autrui, car face à Dieu nous sommes toujours seuls !

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Le nom de Saint-Merri viendrait de l’abbé Saint-Médéric, mort en l’an 700 , canonisé puis rebaptisé saint Merri par contraction. Les restes de ce beau sein reposent dans la crypte de l’église.

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Pour la petite histoire ;

Un jour, un ermite vivant dans une humble cabane à cet endroit (l’ancêtre du clochard parisien du trottoir peut-être) mort en l’an 700… il y a des lustres déjà… fut exhumé, et ses osselets, considérés comme des reliques, mis en châsse ; il devint le saint patron de la rive droite ! L’abbé Saint-Médéric. Nous sommes en 884 ! En 1200 cette petite église fut érigée en paroisse sous le nom de Saint-Merry, elle fait alors partie des quatre filles de Notre-Dame ! Entre 1515 et 1612 elle subit beaucoup de transformations jusqu’en 1793 où elle devient une fabrique de salpêtre (pendant la révolution !) avant d’être rendue au culte catholique… et enfin, en 2013 elle fut inscrite sur la liste des monuments en péril du « Fond mondial pour monuments »… d’où l’entreprise de sa récente restauration… en cours !

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Bien sûr, ce joyau est entièrement de style gothique flamboyant, si vous ne l’aviez pas remarqué… elle a hérité même le surnom ; « Notre-Dame la petite »

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 Regardez vous-même ;

Entrez, franchissez le grand portail… venant de l’extérieur, vous serez aveuglé… pris dans une pénombre hallucinante qui vous ôte d’abord la vue et vous cache ses trésors… lentement vous allez découvrir, en levant vos paupières, les splendeurs de cette petite église, si cachée dans ce quartier muet et noir, presque délabrée, elle tient encore debout… par la foi ? Qui sait ?

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D’une richesse extraordinaire, accumulée avec le temps, témoigne de son intérêt.

Malgré l’absence de la lumière on devine ses trésors campés dans l’ombre, presque pudiques, ou ne voulant pas encore se montrer, tant que les vitraux, rendus aveugles par le temps, ne soient pas nettoyés… et aient retrouvé leur éclat somptueux !

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Ici, des anges se cramponnent aux rayons dorés du soleil, et les saints sont presque aveuglés par la poussière divine, comme nous le sommes par l’or… de la « gloire » où des figures sacrées se tiennent sur un pied en équilibre, sur une falaise au-dessus de l’enfer du monde circulant là sans leur prêter la moindre attention… on n’a que faire des saints et leur cortège de psalmoneurs…

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Partout des filets protègent les acrobates du ciel… anges déchus ou ceux qui auraient perdu leurs ailes ayant contracté un pacte avec le diable ?

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De loin, le Christ crucifié, gardé par un ange de chaque côté, s’impose à votre vue… ce corps splendide dans sa souffrance, inondé de lumière d’un rayonnement doré, sculpté au-dessus de lui dans lequel des petits angelots, chevauchent sur les rayons dorés, se sont incrustés ou jouent à des jeux innocents !

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Ici, dans l’église,  tapit dans l’ombre, au milieu de quelques formes prosternées, on a l’impression de voler un secret, de coller son oreille à une porte invisible ; on sent la pesée de ces murs, de ces plafonds que la souffrance avait comme saturés où des prières ont rebondi avant de s’envoler à jamais…

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Dans cette solitude, l’âme s’élève loin des sollicitudes et de la médisance de ce monde ici-bas qui flétrit une vie toute de vertus…

Une visite qui inspire plus d’une amère réflexion ; elle amène à songer combien ce qui tient de l’homme est fragile, comme ce qui vient de lui !

Tout ce qui a été jadis si brillante et si fraîche, on le voit dépérir, se détériorer, tomber en ruine… tandis que, d’année en année, la mort et l’oubli retranchent  un  ou plusieurs assistants à la cérémonie funèbre… de la vie.

À la faveur de l’obscurité qui règne sous la nef on peut entendre  des bruissements d’haleines mêlées, de sourds murmures et le croisement des fers, ce sont des âmes qui luttent ; avec fierté, tenaces et qui ne cèdent pas facilement leur place, leurs émotions sont plus primitives que d’autres, elles s’accrochent à ce qu’elles désirent et ne  le lâchent pas ; elles sont constamment en lutte…

Ces âmes -là, qui voltigent en hauteur, sont autrement faites, leurs humeurs varient selon les jours et les nuits, parfois même selon les heures, car elles sont humaines…voilà leur défaut.

Et pourquoi une telle âme dans sa transcendance s’éprend-elle d’une autre, quel bizarre mélange dans leur sang les attirent les unes vers les autres ? Pour cette solitaire, inquiète, survivante de trop de naufrage du cœur ; elle vient peut-être presque comme un sauveur, comme une réponse à des prières, comme une révélation ou une âme endormie qui soudain réveillée découvre le monde dans toute sa beauté et aussi sa tristesse… dans cet éveil, tout devant elle sera magnifié par hasard ou par fatalité…

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Levez vos yeux vers les magnifiques vitraux ; depuis le XVIe siècle ils adoucissent les âmes durcies par la vie et retracent la vie des Saints dont  Saint François d’Assise, celui qui parle aux oiseaux, vous vous souvenez ? D’ailleurs sa colombe préférée, vous pouvez l’apercevoir perchée sur les rayons de la Gloire de l’autel…  au-dessus du Christ !

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À l’église Saint-Merri il n’est pas rare de rencontrer une dévote tenant un cierge à la main, ou serait-ce une jolie veuve en noir, apparaissant subitement au milieu d’un silence révérencieux, quand les anges retiennent leur respiration et cessent leurs battements d’ailes ?

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Cette église rend tous les miracles possibles, il suffit d’y croire !

Moi-même, j’ai été profondément pénétré lorsqu’un  ange s’est penché vers moi pour m’embrasser. C’est un instant de pur bonheur que l’on n’oublie jamais plus ! Quel délicieux frisson m’a parcouru, je ne saurais le décrire, ce fut un bref bonheur sans égal ! J’en garde encore une petite plume de son aile qui me frôla, une relique qui depuis je chéris !

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Parfois un léger bruit de pas… se fait entendre et une paire de sacrées fines jambes traverse la pénombre de la nef, faisant vibrer un saint dans un coin, ou était-ce la croix qui tremblait ?

Hommes de peu de foi, ressaisissez-vous, ne fuyez pas les lieux saints, ils vous réservent  des surprises ! Venez prier avec ferveur, n’ayez pas peur de devenir meilleur !

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En outre, de très beaux tableaux ornent l’église… à découvrir de vos yeux, comme ce joli tableau saint Philomène (par Amaury-Duval) ou Saint-Merri délivrant les prisonniers de Simon Vouet. Une vierge bleue… et tant d’autres sauront vous séduire… C’est un véritable enchantement !

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Partout des anges bienveillants vous feront la fête, tournoyant au-dessus de vous inlassablement, vous coiffants de leur auréole et riant, poussant de petits cris de joie… absolument délirant !

Et l’ange chuchote : » Il faudrait que la vie avec la créature que nous aimons fût une longue sieste au soleil, un repos sans fin, une quiétude animale… cette certitude qu’un être est là, à portée de notre main, accordé, soumis, comblé ; et que pas plus que nous-même il ne saurait désirer d’être ailleurs. Il faudrait à l’entour une telle  torpeur que la pensée fût engourdie, afin de rendre impossible même en esprit toute trahison… »

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 L’orgue même est soutenue par deux anges ! Une belle œuvre d’Herman de 1647 à 1650… une magnifique décoration la met en valeur ; entourée d’une frise de roseaux et d’épis… une tête de lion surgit… un rugissement se fait entendre …

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Cette surprenante grande gloire en bois doré (de 1753) est agrémentée de têtes de chérubins qui s’y amusent, sur les fonds veillent les apôtres et des têtes d’anges représentant la Joie et la Tristesse ; en haut la colombe blanche, le messager de la paix, pond son œuf ! Plock !

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Aujourd’hui  l’église Saint-Merri a un grand rayonnement spirituel, elle s’occupe de promouvoir la vie artistique, accueille des concerts, des groupes de théâtre, et organiste des expositions d’art contemporain (clin d’œil aux pêcheurs aux filets vides!). Depuis 1993 la maîtrise de « l’Académie Vocale de Paris » donne des auditions publiques tous les samedis avec un répertoire exceptionnel et riche ! Tendez votre oreille ! Mais aussi, elle un grand cœur, car elle reçoit les déshérités, les pauvres, des gens cherchant un logement, aide toute personne dans la précarité, et bien sûr, elle ouvre sa porte à nos chers amis homosexuels, David et Jonathan… c’est ce qu’on appelle une église « remuante » !

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Il faut cependant savoir que l’église Saint-Merri dans le quartier du Marais n’est pas une « gay-church » à l’américaine, uniquement réservée aux homosexuels, mais ouverte à tous, ici se côtoient tous les hommes de bonne volonté quelle que soit leur provenance ! Le tronc aussi est à la portée de toutes les bourses, sans discrimination!

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Tu as changé la terre fertile

En marais de sel

Pour la malice de ceux

Qui y demeurent

Et défendent vainement

Leur bonheur.

En arrière, en avant, tu m’assièges,

Sur moi tu as posé ta main.

C’est toi qui possèdes mes reins,

Comme ma mère

Tu m’as tissé dans ton sein.

Tu m’as sondé, tu m’as connu.

Tu as connu mon repos, mon réveil.

Tu vois venir de loin mes pensées ;

Je suis le fruit de tes entrailles,

Tire-moi des ténèbres

Et du malheur,

Et rompt mes chaînes.

Des profondeurs, je crie vers toi…etc.

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Le soir venue, elle se fait de plus en plus solennelle…une douce lumière se répand sur les âmes en détresse…

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Je vous le dis… L’église Saint-Merri, au sobriquet de Notre-Dame la petite, a une sacrée renommée, et elle n’est pas prête de la perdre… sa restauration, entreprise depuis peu… la rafraîchira, elle rayonnera de nouveau, elle sera un vrai bijou dans son quartier ! De quoi en être fier !

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Œil von Lynx Paris 04/03/2014

L’Eglise Saint-Louis-en-l’île… sous un autre jour

 

L’Eglise Saint-Louis-en-l’île… sous un autre jour

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Naturellement… comme son nom l’indique, cette magnifique église est consacrée à Saint Louis, qui fut roi de France sous le nom de LOUIS IX… fut-il un saint ? Nous ne le savons pas, mais il paraît qu’il vint souvent prier ici sur cette ile, alors encore occupée par de gentilles vaches sacrées qui lui remercièrent en lui donnant leur lait, ce fut une veille coutume, aujourd’hui malheureusement disparue…

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Car à leur place se dresse désormais un tronc terriblement affamé et vorace qui demande à chaque visiteur de délier bourse… et pour que l’âme du visiteur ne souffre pas de cette monstruosité  mercantile…

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Quelques cierges se penchent généreusement vers lui, attendant la flamme miséricordieuse, ce feu qu’il faut aussi acheter; sachez, mon ami, qu’une église n’est qu’apparemment gratuite… à défaut d’y laisser sa peau, son âme ou ses rotules!

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LOUIS IX n’a pas seulement pris le lait de vaches, mais il prit aussi la croix, ressembla ses chevaliers et partit délivrer Jérusalem. Téméraire comme il fut, il racheta la relique de la couronne d’épine du christ à l’empereur Baudouin II de Constantinople, se la mit sur sa tête est se présenta sous la tribune de l’orgue… où vous pouvez l’admirer !

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En ce qui concerne l’église, c’est le roi Louis XIII qui prit en main la chose, et ceci en 1614… pour rendre l’ile habitable et d’y construire une paroisse indépendante, chose faite dès 1623, c’est l’église Notre-Dame-en-l’île rebaptisée Saint-Louis en 1634 !

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Nous quittons ici cette ennuyante histoire pendant laquelle de moult personnages se suivirent pour accomplir leur œuvre, entre autre Louis La Vau… puis Gabriel La Duc… ça meurt, ça se succède, l’ouragan s’abat sur le toit… Pierre Bullet reprend les plans et achève les chœurs, grâce au fonds d’une loterie nationale (c’est probablement la naissance du tronc !), et finalement, le campanile s’élève vers le ciel, attire la foudre, s’écroule et fut remplacé en 1765 par le clocher actuel, remarquable par sa forme d’obélisque et ses nombreux ajours qui narguent le vent !

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Gothique et de conception italienne, mais retransformée au XIXe siècle en style baroque… l’église dispose d’un magnifique déambulatoire qui prête aux visiteurs ses dalles reposantes !

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Interlude…

Une ombre surgit, plus pâle que la lune le matin… elle se hâte, longe les murs… elle erre sans but, le regard absent, nul lieu, nul objet la console, et aucun soulagement n’apaise son cœur déchiré…

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Là, dans cet isolement cruel, où brûle encore une vive passion, les dernières paroles périssent… ses dernières pensées deviennent muettes, sa poitrine est animée de soubresauts, elle tressaillit, pousse un soupir profond, disparaît derrière une colonne, essuie ses larmes ; on dirait  qu’elle est plus frémissante qu’une biche pourchassée… elle ne lève pas ses yeux troublés… les larmes veulent jaillir, elle se ressaisit, murmure quelques paroles inaudibles et disparait.

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Ce ne fut qu’une des brèves apparition telles que l’on peut les rencontrer ici… entre les murs silencieux, imprégnés de prières, de sanglots, de chants de joie ou d’abandon total, où tout reste gravé jusqu’au moindre souffle d’une âme en émoi ou en peine.

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Ici s’inscrivent des songes funestes et les tristes aventures, l’inquiétude et les tourments, ici s’élèvent aussi, sous le premier rayon du soleil qui filtre à travers le vitrail, le pourpre de l’aurore avec les plaintes matinales ou la joyeuse fête du dehors, se mêlant au silence recueilli des dévotes, quand leurs chants résonnent dans l’emportement de leur cœur, ici, dans la maison de dieu !

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Alors, l’ombre devient transparente, son âme ne paraît plus agitée, et elle chuchote de mots d’espoir… l’orgue entame son chant, l’air devient pur, tout rayonne, remplit d’une nostalgique ivresse douce et parfumée,  et saisit son âme qui semble depuis longtemps éteinte et assombrie… Les rêves se font jour au-delà du tombeau.

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C’est son destin qui lui arracha ces soupirs, lorsque les fantômes  s’écartent de son chemin, lui laissant un passage libre, lorsque l’ange  ou le démon orgueilleux s’écartent… enfin, à l’horizon se lève un jour nouveau, déjà le vent pourchasse les nuages, il souffle, il mugit… et que s’avance le magicien Amour ! Adieu lieux paisibles, mon asile solitaire, je ne te reverrai plus…

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Et voilà la Maison de Dieu, aujourd’hui presque devenue un musée… par la richesse de son mobilier.

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Jean-Baptiste de Champaigne repose ici, c’est lui à qui fut confié la décoration intérieure de l’église, il est comme vous le savez, puisque l’on vous suppose cultivés, le neveu du célèbre peintre des exvotos, Philippe de Champaigne.

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Et puis…

L’église connue une triste période, dites révolutionnaire et napoléonienne, où elle fut pillée et presque délabrée….

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Enfin, en 1864, Louis Auguste Napoléon Bossuet, nommé curé de la paroisse, s’occupe de toute son âme et de sa bourse pour rendre la dignité  à cette pauvre église, ou ce qui en resta ; il fit l’acquisition de beaucoup de tableaux, commanda des œuvres contemporaines, et même une orgue, qui, lorsqu’elle rendit son dernier soupir, fut remplacée en 2005 par une nouvelle orgue offerte par la Ville de Paris du manu-facteur Bernard Aubertin, selon le style allemand baroque…

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Jetez y votre ancre de miséricorde… pliez vos genoux, joignez vos mains, priez et vous serez entendus !

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Œil von Lynx Paris 09/02/2014

Les gisants… de la Basilique Saint-Denis

Les gisants…  

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Les gisants… de la Basilique Saint-Denis

 

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Ils dormaient sous les fleurs, l’âme en paix.

Les corps disparaissaient sous un linceul

De gerbes de roses et de lilas blancs,

Toute une neige amassée de pétales blancs,

Où des jacinthes avaient coulé et s’effeuillaient,

Dans un rayon d’or épanouissant les fleurs coupées.

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Où sont les gisants? Ils sont devenus l’obsession de notre visite de la Basilique Saint-Denis… et surtout, où est la reine décapitée, Marie-Antoinette et son époux Louis XVI ? Où est Saint Denis lui-même avec sa tête sous le bras ?

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Elle surgit devant nous avec une aile pansée, en restauration… en face d’elle la mairie flambante et une foule de gens aux drapeaux rouges.

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La mairie, fièrement dressée… devant laquelle s’agitent les drapeaux de Force Ouvrière FO, une manifestation ? Pardon… un mouvement social ?

Nuance, chers amis ! La langue française est inventive quand il s’agite de créer une nouvelle terminologie suave… et moins choquante ; Manifestation, grève… quel horreur, mouvement social, c’est presque royal !

Ce n’est qu’un interlude …

 

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Les mains jointes au ciel

Dans un geste éternel,

Le regard tourné

Dans leur corps pétrifié

Où la vie ne lutte plus que…

Dans un dernier mouvement

De leur robe arrêté…

 

Voici la nécropole des reines et rois de France !

 

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À l’intérieur, la basilique est immense… überwältigend… il faut la chercher cette Basilique à Saint Denis avant qu’elle ne se montre tout un coup au milieu d’une place désuète et grise, entourée d’insignifiantes maisons, de Cafés ou Restaurants aux noms retentissants… « Le Roi d’or »…

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Ah ! Les veilles racines de la monarchie percent toujours les chaussettes du pèlerin, ici dans de ce pays… toujours si fidèle et fier de ses reines et rois, même décapités… de son passé monarchique, sa nostalgie heureuse à admirer, afin de satisfaire son culte de personnalité…

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De la poussière royale? Où ? Quoi une femme de ménage ose brandir son torchon contre la poussière royale qui assaille leurs gisants, leurs rois défunts ? NON ! C’est une technicienne de surface, ou peut-être déjà une ballerine ! Qui sait ? Mais cela sonne mieux ; les jeux de mots émergent déjà depuis le berceau, adoucissant les expressions populaires en y mélangeant… des sophismes à volonté !

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Saint Denis, le martyr, le voilà, portant sa tête sous le bras… enfin dans ses mains… Il s’est avancé jusqu’ici ! C’est un saint homme ! Il est à l’affiche… croit-on à cette légende ? Un doute reste ! Mais on s’incline néanmoins… il fait peur, franchement peur !

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Mais où sont les gisants ?… demandent les yeux du visiteur, aveuglés par la lumière du jour encore, se glissant dans l’obscurité régnant dans la basilique… à la découverte des gisants, sculptés les yeux ouverts, aux grandes compositions de la Renaissance, associant la mort à l’espoir de la résurrection. La plupart des Rois et Reines de France y sont enterrés dès le XVIe siècle. Viollet-le-Duc l’a restauré au XIXe, et elle devient cathédrale depuis 1966.

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À travers les vitraux royaux jaillit la lumière de toutes ses couleurs, faisant danser des taches bigarrées et espiègles au-dessus des visiteurs littéralement inondés d’impressions.

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Sous cette immense hauteur des nefs… des arcs et croisées… l’homme s’est construit un temple afin qu’il en sente la grandeur et tout le poids qu’il a donné à son dieu, lui, le petit et misérable être humain !

Espérons que sa foi soit à la hauteur de ses constructions, il y plane  souvent un doute… comme ce pigeon blanc, perdu sous la coupole, qui à force de croire y a fait son nid, sage oiseau, dans la maison de dieu il élèvera ses petits… si l’homme méchant n’arrive pas avec son faucon sur le bras… pour le chasser !

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Dans la pénombre nous les trouvâmes.

Marie Antoinette et Louis XVI,

Transis de marbre, face à la lumière,

Ils sont à genoux priant pour leur âme;

Le couple royal au royaume éphémère,

En pleine jeunesse, un jour funeste,

Le bourreau du roi leur trancha la tête…

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Depuis ils s’inclinent,

Face à leur peuple,

Réconciliés et immuables ;

Cruel temps que celui de l’histoire

Pour ceux qui ne purent échapper

À la veuve noire…

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Marie Antoinette en fleur, au hasard,

Jolie et inconsciente du danger du pouvoir,

Ne pensait qu’à vivre son rêve de princesse,

Oubliant qu’il fallait régner avec son époux royal.

Le peuple déchainé ne leur permit pas de vivre,

Ils furent emportés par la fureur de l’histoire…

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Il reste des traces de leur royaume,

Dont les couronnes et sceptres

Ne sont qu’un maigre baume

Pour les cœurs éteints bien trop tôt,

Rappelant à chacun son pénible lot…

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Des rois et des reines au visage bien lisse ;

Et les dieux leur sourirent sans qu’ils le vissent.

Auraient-ils plongé leur aveugle fureur

Au tombeau tourmenté par leurs songes qui demeurent ?

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Là où se dessine un sourire à peine visible

D’une béatitude presque indicible,

Caché derrière un voile pudiquement,

Ne saurait être un humble prélude,

Quand temps mesure les profondes blessures…

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Le trésor où dansent des couronnes et des sceptres

Où l’on fait oublier la présence des spectres.

Des écussons sur des manteaux brodés,

Le métal d’une arme ou d’un gant doré,

Ils représentent le pouvoir emprunté aux dieux

Qui veillent jalousement sur les hommes si pieux,

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Tout cet or convoité pour une vie éphémère

Dont l’éclat suffirait à aveugler les hommes,

Et ne leur confère qu’un pouvoir voué à l’abandon,

Des robes prestigieuses, des armures étincelantes,

Des étoffes magnifiques, et des armes tranchantes.

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Comme une conscience divine…venant d’en haut

Des pans de lumière franchissent les vitraux

Tranchant la pénombre de la nef jusqu’au sol

Où les couleurs dansent une farandole…

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Ils gisent calmement dans leur stupeur royale,

Sur un champ de linceul fait de marbre glacial.

La lumière a cessé de les éblouir,

Le vent a effacé les derniers sourires…

Portés dans l’au-delà par un souffle froid…

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Seuls, ils entament un long voyage

À travers les astres d’un autre âge,

Où brillent des lumières depuis longtemps éteintes

Ressemblant à une sombre et dernière étreinte.

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Un chien couché aux pieds de son maitre,

Fidèle à sa race et ami de l’homme,

Fermant ses yeux et croisant ses pattes,

Il est tout à son image sans le paraitre…

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Leur sommeil impénétrable

Aux astres égarés

Ne contient ni rêves

Ni d’autres chimères.

Nul son qui pénètre

Ne pourra réveiller

Ceux qui ont quittés

Leur royaume pour la nuit…

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Un coussin de marbre

Soutient sa tête dans cette pose figée

Si calme, l’air heureuse,

En robe de dentelle

D’une mélancolie rêveuse.

Sans une fièvre

De la chair ni du cœur,

Enfoncée dans son silence,

Elle se laissa baiser ses pieds…

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Des milliers de cierges et voix célestes,

Odeurs suaves et de roses blanches…

Au milieu du deuil crépusculaire

Se profile un catafalque,

Assombri à travers quelque flamme invisible.

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Dans l’effacement de tout ce qui l’entourait

Elle n’eut aucune révolte

Devant ses mains tâtonnantes

Que le désir égarait comme un sanglot dans l’ombre,

Où le souvenir de sa jeunesse demeurait encore.

Mais ce ne fut qu’un frisson

Dans une clameur prolongée…

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Gisant comme sur un lac dormant

Où courent encore de longs frissons,

Ils agonisaient là, à jamais raidis.

La figure enfoncée dans des étoffes et des plis,

Elle exhale sa tendresse

Auprès du chevalier endormi…

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Deux pieds de neige

Appuyés sur un lion,

Et une flamme éclairant

La chair rose pâmant…

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Ces corps expressifs, si humain et fiers,

C’est la matière du marbre qui la leur confère.

Presque encore vivants, dans une pose nonchalante,

Ils attendent la grâce, presqu’insouciants,

Depuis… qu’a sonné le glas…

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Quand les flammes des cierges s’allongent

Avec l’appel de leur ardente tendresse,

Le cœur est plein de présence

Et l’âme déborde de ses grâces…

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En toute finesse et dentelles creusées

Elle prie son dieu, les mots pesés,

Ses mains jointes sur sa gorge couverte,

Son corps paraît déjà inerte…

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La crypte archéologique de la Basilique contient les tombeaux les plus anciens du monument…

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Dans cette crypte silencieuse

Parfois une lumière à peine

Enflamme un visage, 

Où un ange se montre d’un autre âge.

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Il y règne un silence

Qui rajoute au mystère.

L’haleine retenue,

Les sens en éveil,

On goûte ce moment

De plénitude…

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Revenez nous voir quand je laisserai choir

Le dernier voile offrant ma beauté,

Malgré les blessures de mon cœur broyé…

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N’oubliez pas de faire votre petite prière… les anges veillent sur vous !

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Les admirateurs peuvent emporter… des objets sacrés ou tout autre auxquels ils peuvent vouer un culte….

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Un chant lointain et assourdi se fit entendre

Au milieu des grands bouquets de roses

Qui se meurtrissaient

En exhalant leur dernier parfum

Pour ceux qu’ici pour toujours reposent…

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Ton regard

Est de marbre,

Aveugle et froid,

Il ne réagit plus

À aucun appât.

.

Il est tourné

Vers ce monde silencieux

De glace et de nuit

Où meurent les paroles

Et même les bruits.

.

Tes paupières closes

Se cachent derrière

Des pétales de roses,

Les larmes de cette mer,

Qu’une vague emportera

Déjà au loin,

Disparaissant à jamais

Mais n’oubliant rien…

.

Oeil von Lynx Paris 08/01/2014

Die Liegenden der Kathedrale von Saint-Denis…

Die Liegenden der Kathedrale von Saint-Denis

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Wo sind die Liegenden? Es wird bald  zu einer Sucht… sie entdecken zu wollen, die liegenden Königinnen und Könige von Frankreich!

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Wo ist SIE? Die Königin Marie Antoinette, die Kopflose? In der Basilika von Saint Denis?… wo auch die  meisten Könige und Königinnen Frankreichs seit dem 6. Jahrhundert ruhen…

Und wo ist er selbst der heilige Saint Denis mit seinem Kopf unterm Arm? Fragen über Fragen!

Plötzlich! Da steht SIE… vor grauem Himmel, einsam auf dem Platz, umgeben von  unansehnlichen Häusern… nur das Rathaus hebt sich stolz heraus!

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Die Basilika , die frühere Wallfahrtskirche mit dem Grab des heiligen Dionysius, der erste Bischoff von Paris… der um 250 den Märtyrertod erlitt… von Saint Denis, erscheint selbst nicht besonders prachtvoll von draußen anzusehen… erste Enttäuschung. Noch zieren sie hässliche Gerüste, die Restaurierung dürfte noch einige Zeit dauern… diese Kathedrale von Viollet-le-Duc restauriert im 19.Jhr.

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Das weitgeöffnete Tor verschluckt den kaum überwältigten Besucher… die vom Tageslicht geblendeten Augen tasten sich durch die hier herrschende Finsternis,  durch die Gewölbe… suchen schon nach den Liegenden! WO sind SIE?

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Endlich erscheinen sie… hier und da; bleich, kalt, leblos und starr liegen die Königlichen Figuren auf ihrem steinernen Sockel, oft stützen sich ihre Füße  auf ein kleines Tier, einen Miniatur Löwen oder zwei kleine Engel. Die Grabfiguren des 12. Jhr.  mit offenen Augen bis zu den herrlichen Kompositionen der Renaissance, bei denen der Tod mit der Hoffnung auf die Auferstehung verknüpft ist!

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Sind es Fußwärmer oder Keile, welche sie am wegrutschen hindern sollen? Gewaltig beugen sich die  Bogen des Kirchenschiffes über sie zusammen, die Basilika ist immense und herrlich, durch die prachtvollen Fenster flackern und tanzen farbiges Lichtstreifen, beleben die bleichen Liegenden… und die sich mit Ehrfurcht verneigenden Besucher… ein Armee von Königspaaren ruht hier….

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Das Doppelgrabmal…

Auf dem Mittelschiff knien Marie Antoinette und Louis XVI, ihr  Mann… es darf eine hübsche  Frau gewesen sein… mit runden Gesichts Backen und voller Brust… die Geköpfte trägt ihren Kopf…

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Die Gruft… gedämmtes Licht, es riecht nach Erde, die ersten königlichen Gräber sind hier zu sehen. Zurück in den Bauch der Mutter Erde… Friede herrscht hier, abseits des hektischen Lebens an der Oberfläche… wo der Mensch herum tobt… mit dem Leben kämpft, um sein Leben kämpft… weiß er nichts von dem Frieden in einer Gruft?

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Man verweilt hier, das Herz fast gelähmt großes Schweigen, beeindruckt von sanften Licht und die sich dem Besucher entgegenneigenden lächelnden Engel…

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Früher war eine Kirche ein Gebetshaus… heute hat sie wohl diesen Ruf fast verloren…  man besichtigt die Kirche, sie ist eher zu einem „sightseeing“ des Tourismus geworden… nur noch alte zusammengefaltete Mütterchen lassen dort in Stille Tränen fallen… weil‘s bald ins Grab geht?… Es ist ein banaler Ort geworden den man besuchen kann… Taufe, Heirat und Beerdigung, die wichtigsten Zeiten des Menschen!

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Kirchenbesuch… eine unumgängliche Tradition!?… Zwischendurch besucht man sie; kein Hauch von Glauben weht da, bewundert wird die Architektur, der Stil, das Goldund die Liegenden… man bewundert die Kunst, das Können der Menschen aus dieser Epoche, welch eine Erbschaft?! Sind wir in Lage so eine Pracht hinter uns zu lassen? Fraglich! Daher haben wir den Kult der alten Monumente  erfunden!

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Kronen und Zepter aus dem  Tresor der Kirche…

Das heißt Tourismus… aber kein Glauben!

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Gott ist tot, aber seine Kirche steht noch… da schön einsam… nur die Lahmen, die Gepeinigten und Kranken,  der die Angst im Nacken  vor dem Sterben sitzt,  stürzen noch ins Gotteshaus… aus Angst! SIE treibt sie hinein, dann fallen sie auf die Knie… stoßen und würgen einzige hängengebliebene Gebetsfetzen heraus… krallen sich am Gesangsbuch fest wie ein Vampir… drücken ein Träne ins Taschentuch… und geben die Hose später zur Reinigung!

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Fotos werden gemacht, die einzigen Zeugen des Besuches… eine Kerze wird  angezündet… wenn das Herz schmerzt, sonst sitzen die Leute lieber im Café gegenüber und schauen sich das Ding an!

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The  Thing!

Die Angst auf den Fersen… treibt sie in die Kirche… weil es schon spät ist… der Sensenmann wir langsam bedrohlich!

Da muss schnell gebetet werden, andächtig knien sie nieder, und lechzen schon nach einem frischen Bier… schnell, noch LEBEN!

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Die hochgotischen Chorfenster…  …das licht bricht durch das Triforium und den Lichtgaden und drückt euch   in die Knie…

Nur raus hier… das ist für später!

Oeil von Lynx Paris 01/01/2014

La Martorana… et la San Cataldo à Palermo – Volet Nr. 6

La Martorana… et la San Cataldo à Palermo – Volet Nr. 6

Palermo, il giorno che la vidi per la prima volta… Volet Nr. 6

 

(Français/Deutsch/Italien) 

 

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Sur la Piazza Bellini se dressent, plongées au milieu de verts et voluptueux palmiers, la belle église La Martorana… et à côté d’elle   la San Cataldo,  la coquette orientale avec ses trois bonnets d’énuque rouges !

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Vergine bella, che di sole vestita,

Coronata di stelle, al sommo  Sole,

piacesti si che ‘n te sua luce ascose;

Amor mi spinge a dir di te parole,

ma non so ‘neominciar senza  tu ‘aita

E di colui ch’amando in te si pose

invoco lei che ben sempre rispose

chi la chiamo con fede…

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Déjà Hildegard von Bingen, dans ses visions,  voyait l’église sous des traits d’une femme ornée de pierres précieuses et environnée de flammes d’or symbolisant l’Esprit Saint… portant sur la tête une merveilleuse couronne d’où des rayons de gloire descendaient allant du ciel à la terre… l’église, en effet, revêt des formes différentes, et est comparée souvent à la vierge ou nommée épouse du Christ.

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Une église évoque des sentiments religieux, du respect,  le recueillement… et la prière… mais il est même possible de succomber sous son charme, tant elle peut être rayonnante dans sa parfaite beauté…

 

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La Martorana, également appelée Santa Maria dell’Ammiraglio, de rite gréco-oriental, est un splendide édifice normand qui fut construite en 1143 par l’amiral Georges d’Antioche sur les plans d’une mosquée arabe.

C’est Héloïse Martorana, la fondatrice du monastère bénédictin au XVe siècle qui lui donna son nom.

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L’église subit de nombreux remaniements au XVIe siècle, surtout à l’époque baroque en 1688.

De loin… elle permet d’admirer son magnifique campanile arabo-normand du XIIe siècle, orné d’incrustations polychromes et éclairé par des baies géminées. Le dôme de la Martorana est un parmi les rares vestiges du Xè siècle, chefs-d’œuvre de la décoration normande sous Roger II ( 1130).

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Ceci est l’œuvre des artistes byzantins !

A l’intérieur elle vous surprendra avec les plus belles et anciennes mosaïques existantes dans l’île… ces superbes mosaïques représentent Roger II dans son splendide costume de Basileus,  couronné par Jésus… et le fondateur de cette église l’amiral Georges aux pieds de la vierge …  c’est d’une grande beauté… avec toujours le Christ Pancrator bénissant entouré d’anges aux ailes dorées… Sur les arcs apparaissent les figures des saints, sur les tambour huit prophètes, et dans les trompes d’angle, les quatre  évangélistes.

Les murs sont magnifiquement décorés de scènes représentant la Nativité, la mort de la Vierge, l’Annonciation et la Présentation au temple. Des trésors de l’art byzantin.

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Qu’elle fut belle… la mariée

La Martorana… est un vrai bijou à la dimension humaine et propice au bonheur de cœurs amoureux… elle est le cadre doré idéal, lieu parfait, pour accueillir les couples de colombes amoureuses, les futurs époux, venus, pour y recevoir la bénédiction de leur noce, devant l’autel…

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Dès votre entrée dans la Chapelle de la Martorana vous vous sentirez submergé d’or. La richesse apparente de l’intérieur de la nef vous procure un moment de stupeur, proche du ravissement. La pénombre dominante en adoucit l’éclat et la rehausse en même temps  la rendant encore plus somptueuse, plus précieuse et vous enchante. Les maîtres des stucs, artisans et autres  jongleurs de pinceaux géniaux, sont passés par là, afin de déployer tout leur art. Une réussite impressionnante.

Cette église a donné son nom à de curieux petits fruits… les dolci !

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Des petites friandises en pâte d’amande doivent leur nom à cette église. La frutta martorana était confectionnée pour la fête des Morts, début novembre, par les religieuses du couvent bénédictin de la Martorana.

Die Bezeichnung Frutta martorana geht zurück auf das Kloster  La Martorana in Palermo, das Ende des 12. Jahrhunderts von Eloisia Martorana gegründet wurde. Die Nonnen kannten das Geheimnis der Marzipanzubereitung aus der Zeit der arabischen Vorherrschaft und gaben es seither von Generation zu Generation weiter… bis in die heutige Zeit!

Der sizilianische Marzipanteig, auch Pasta reale genannt, wird aus geschälten Mandeln, Puderzucker, Zitronenessenz oder Orangenblütenwassser und Vanille hergestellt. Aus dieser Masse werden Früchte aller Art modelliert und mit pflanzlichen Farbstoffen so gefärbt und bemalt, dass sie täuschend echt aussehen. Zu Ostern werden aus der Pasta reale auch Picureddi, kleine Osterlämmer, und andere religiöse Symbole geformt.

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La frutta di Martorana è un tipico dolce siciliano. È un dolce famoso nel mondo perché la sua preparazione e confezionamento prevede, nella forma e nell’aspetto alla fine del processo di preparazione, la perfetta imitazione o riproduzione di frutti e talvolta ortaggi o pesci. Internamente è simile al marzapane  ma notevolemente più dolce e saporoto. La base della sua ricetta è esclusivamente la farina di mandorle e lo zucchero.

Veniva tradizionalmente preparata nelle celebraioni delle Festa dei Morti. è consuetudine, nem giorno dedicato al ricordo dei defunti, visitare i cimiteri e portare fiori sule tombe dei propri cari. In molte località italiana è diffusa l’usanza di preparare alcuni dolciumi, chiamati infatti dolci dei morti, per celebrare la giornata. In Sicilia durante la notte di Ognissanti la credenza vuole che i defunti della famiglia lascino dei regali per i bambini insieme alla Frutta di Martorana e altri dolci caratteristci.

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Deve il suo nome alla Chiesa di santa Maria dell’Ammiraglio o della Martorana, ertta nel 1143 da Giorgio d’Antiochia, ammiraglio del re Normanno Riggero II, nei pressi del vicino monastero benedettino, fondato dalla nobildonna Eloisa Martorana nel 1194, da cui prese il nome, e di quello di Santa Caterina nel centro storico di palermo dove le suore lo preparavano e lo vendevano fino alla metà del 1900.


Secondo una nota tradizione, la frutta di Martorana è nata perché le suore del convento della Martorana, per sostituire i frutti raccolti dal loro giardino ne crearono di nuovi con mandorla e zucchero, per abbellire il convento per la visita del papa dell’epoca.

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La première fois que je vis Palerme… Volet Nr.6

San Cataldo la jolie orientale…

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Sa coquette voisine, la San Cataldo, avec ses trois bonnets rouges d’eunuques (le coupole rosse di San Cataldo), présente une architecture typiquement orientale… aux coups de hanches et ondulations sensuelles imprévus,  belle en couleur… entourée de palmiers révérencieux, et d’un contraste presque extravagant… elle surprend par son dépouillement extrême, sa grande sobriété… et sa pureté de lignes séduisante.

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Elle appartient depuis 1937  à l’ordre des chevaliers du Saint-Sépulcre de Jérusalem restant invisibles, et fut construite autour de 1160, puis restaurée à la fin  du XIXe siècle réclamant avec fierté sa place auprès de la Martorana.

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L’intérieur est très dépouillé avec trois nefs séparées par des colonnes que couronnent quelques beaux chapiteaux. Sous vous pieds s’étalera un beau pavement en mosaïque dans un silence omniprésent… où votre imagination peut faire revivre son histoire…

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Depuis les marches de la San Cataldo, devant la lourde porte d’entrée fermée… la clé y donnant l’accès reste suspendue dans les nuages…

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On a une vue magnifique sur la Via dell’Università et ses maisons   aux façades ensoleillées dont les balcon ploient sous la végétation de monumentales plantes vertes ; des avocatiers, palmiers et d’autres superbes créations de la nature poussent sans vergogne les  ramifications de leurs feuilles vers le haut… s’inclinant en chœurs  légèrement dans lumière éblouissante du ciel de Palerme.

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Pendant que nous rêvassions encore… sur la Piazza Bellini… de toutes les impressions recueillies… notre cocher s’était endormi ; la siesta n’est jamais oubliée ici… même pas par les chiens.

Œil von Lynx – Palermo – 28 juin 2013 N

Le Cappuccini – Palermo Volet Nr.4

Le Cappuccini – Palermo  Volet Nr.4  

 

Palermo, il giorno che la vidi per la prima volta… Volet Nr. 4

 

Le catacombe dei cappuccini… Die Kapuzinergruft (1)

 

(Français.Deurtsch/Italien)

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Stupeur générale…

 

OH… que cela a l’air cruel !

Ils sont debout ou couchés.

Les belles momies desséchées.

Dans une clarté aveuglante

Que l’ombre déjà l’âme hante.

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La tête inclinée aux orbites creuses,

Le regard tourné vers l’intérieur,

Pour bien marquer que tout se meurt.

Le crâne rasé bien net, sans poil,

Où brillent leurs pensées abyssales…

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Corridoio principale: reparto uomini mummificati

Le corps est pris dans ses habits

Qu’il portait déjà pendant la vie.

Les femmes, charmantes, ne renoncent jamais

Toujours coquettes avec des roses séchées…

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Une robe flétrie, un chapeau garni

De dentelles fines, à peine fleuries…

Le geste pâle ornemental

Indique encore l’amant vassal.

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Une main tremble, perd son bouquet,

Un fil de fer à peine le retient.

À force de vivre dans l’au-delà,

La bouche se tord et se détraque…

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Parfois un sourire illumine le visage,

C’est sûrement de celui qui ne fut pas sage…

Les aventures déjà lui manquent,

Des jolies femmes encore le hantent ;

Qu’autrefois il possédait (et chérissait),

Et que plein d’extase il embrassait.

L’amour fut sa vie entière…

Maintenant il est seul sous terre.

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C’est dimanche, la famille   

Rend visite à toutes ses chairs,

Honorant grand-mère et dieu le père…

On leur raconte de nouvelles fraîches,

Sans oublier ceux qui pèchent…

Les membres aussi sont tous revus ;

Un bouton à la veste est recousu,

Un poil sur le crâne repoussé.

Le costume brossé et raccommodé.

Les chaussures cirées et astiquées.

Ainsi le mort affronte le temps

Sous un aspect fort élégant…

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La visite donne faim et soif aussi,

Même si l’on pleure ou que l’on rit !

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Vite… Du panier emporté

Le pique-nique est déballé.

Adultes et enfants ont toujours faim

En face des morts qui n’ont rien…

Nonchalants, ils ricanent,

Les trépassés à la paille arrachée…

La tête inclinée, comme souriant,

Les bras ballotants, les jambes flottantes.

De jour comme de nuit bien accrochés,

Ou dans des caisses allongés,

Ils rêvent d’une vie bien plus noire qu’avant,

Ou le contraire… justement.

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Les Cappuccini sont célèbres.

Ils vous attendent,

Pendant qu’ils se tordent,

Redressant leurs vertèbres…

Esquissant un sourire pour vous accueillir.

Se font épousseter leur froc, ce gris costume,

Pour être nets et pimpants, c’est la coutume.

Ils se tiennent droits pour vous saluer

Et pour vos compliments vous remercier !

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Ne partez pas sans dire au revoir,

Vous reviendrez, le jour viendra.

Ce sera une fête bien éternelle,

Plutôt dans la joie et sans querelle.

Sagement aligné, vous obtempérez

Dans cette longue et drôle allée.

Vous seriez raide et souriant,

Et dieu sera votre seul amant…

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I cadaveri che si trovano nelle varie cripte della nostra città, hanno subito un processo che si basa essenzialmente sulla mummificazione naturale, solamente nell’ultimo periodo si parlerà di imbalsamazione ad uso di sostanze chimiche.

In periodi di gravi epidemie, per la conservazione, si usava immergere i cadaveri in un bagno di arsenico o di latte di calce ed è questo il metodo utilizzato per il cadavere di Antonio Prestigiacomo riconoscibile dal colorito rossastro. Fu pure adottato il metodo a base di farmaci inventato dal dottor Salafia del quale si sconosce il procedimento usato; tale trattamento fu adoperato per il cadavere della piccola Rosalia lombardo morta il 6 dicembre 1920

…………………………………………

2 1e de Italie155 - Copie - Copie [640x480]Les catacombes capucines de Palerme en Sicile  abritent des corps ayant fait l’objet d’une momification. 

À la fin du XVIe siècle, le cimetière du monastère des Capucins    commençant à manquer de place, les moines entamèrent la construction d’une crypte  sous ce dernier. En 1599,   ils momifièrent l’un de leurs frères ayant récemment trouvé la mort, Silvestro de Gubbio, et le placèrent dans les catacombes. La plupart des corps datent du XIX e siècle.

……………………………….

Vous voulez être conservé après votre trépas ? Alors… laissez votre corps aux mains d’un embaumeur qui le dépouille de ses viscères et le fait sécher ensuite pendant quelques mois au cloître sur des briques consentantes.  Après cette opération on vous rhabille avec vos plus beaux vêtements, et on vous conduit aux Cappuccini… épinglée sur votre poitrine, vous porterez  une étiquette indiquant votre nom, l’adresse et la date de votre décès… Cela permettra  à vos chers de vous  reconnaître encore longtemps après que le temps aura fait son œuvre, et les mites, repues de vos vêtements se sont engraissées. Rien de grave tout cela… Vous garderez votre chapeau et votre sourire pour l’éternité…

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Die Kapuzinergruft  in Palermo

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Hier stehen sie,

Die trockenen Toten.

Festgenagelt an der Mauer.

Kein Schatten bettet ihr Gesicht.

Sie kämpfen gegen weißes Licht.

Oft lächeln sie mit trockener Lippe,

Verneigen sich vor eigener Sippe.

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Der Kopf geneigt, Kinn auf der Brust,

Die Hände gefaltet (in) voller Inbrunst.

Aus den Schuhen sind sie schon lange gekippt.

Mit Draht und Stroh ausgestopft,

Hält so mancher seltene Zopf…

.

So warten sie auf  die Besucher,

Auf die Familie, auf die Kinder.

Sonntags, wenn die Glocken schlagen,

Dürfen sie Neuigkeiten erfahren…

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Die Familie kommt mit dem Picknick Korb,

Mit Zeitung, Brot, Saft und Beeren,

dem Hunger darf man nichts verwehren.

Ein Stuhl ist schnell aufgeklappt, für die alten

müden Leute… sie bleiben oft den ganzen Tag

in Ehrfurcht und Andacht.

Leben und Tod sind fest verbunden,

manchmal fällt ne Hand… herunter,

mit Draht wird sie wieder an geflochten,

und es geht weiter froh und munter…

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Gnädig schauen sie herab,

wie oft im Leben haben sie gelacht?

Nun sind sie still und unbeweglich,

starren aus den toten Augen,

Um ans Leben sich zu saugen…

Die Kleider hat man ihnen gelassen,

So wie im Leben sie geschaffen.

Etwas alt sind sie natürlich,

die Mode ist nicht dieser Zeit!

Sie sind zum Teilen doch bereit!

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Ruhe herrscht hier unter ihnen,

Nur die Seele zuckt mal auf…

Sie liegen, stehen oder hocken,

Da bleibt kaum ein Auge trocken!

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Die Kinder spielen, die Alten schnattern.

Die Toten wachen, das Gebiss sie klappern.

Glücklich hängen sie herum, können träumen,

sich ausruhen… keiner stört ihr neues Leben

nach dem Tod, was ihnen gegeben…,

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Mit einem Lächeln danken sie,

vergessen den Besucher nie.

Bald wird  auch ER zu ihnen kommen,

Wird in die Runde aufgenommen…

Dann weiß er, was es bedeutet

Die stille Einsamkeit genießen.

Nie wieder wird er leben wollen.

Nie wieder braucht er Blumen gießen!

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Die Kapuzinergruft von Palermo ist eine Gruftanlage  unter dem Kapuzinerkloster in Palermo und mit ihren natürlichen Mumien eine der bekanntesten Mumiengrablegen der Welt. Im Jahr 1534 bauten die Kapuziner,   vor den Toren der Stadt Palermo ihr erstes Kloster auf sizilianischem Boden.1599 entschloss man sich, ein größeres Grabgewölbe auszuheben, weil der Raum für die wachsende Zahl der Mönche nicht mehr ausreichte. Als die Ordensbrüder hinunterstiegen, um die 40 Leichname aus der alten in die neue Gruft zu überführen, entdeckten sie, dass sie es nicht wie erwartet mit Skletten,    entdeckten, sondern Trockenmumien .

Zur Mahnung an die Mönche, sich auf ihr eigenes Sterben sorgfältig vorzubereiten wurden die Mumien  entlang der Wände aufgestellt… Der älteste noch erhaltene Leichnam ist der von Fra Silvestro da Gubbio († 1599). Bis 1670 diente die neue Kapuzinergruft nur den Mönchen als Grabstätte. Im Laufe der Zeit aber wurde auch Angehörige der palermitanischen Oberschicht beigesetzt… weiteres selber lese, bitte.

Œil von Lynx – Palermo chez les Cappuccini 8 Juni 2013

PALERMO – Via Maqueda…. Volet Nr. 2

Palermo, il giorno che la vidi per la prima volta… Volet Nr. 2

 

PALERMO – Via Maqueda…. Volet Nr. 2 

   (Français/Deutsch)

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 L’arrivée la nuit à la stazione… 23h tapantes.

Et devant nous… se dessine la Via Maqueda, la somptueuse artère noire et sublime, la plus belle avenue baroque… de Palermo !

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Le premier ange noir, confortablement posé… veille déjà sur les visiteurs…

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 Eine der schönsten Avenuen der Altstadt von Palermo ist zweifellos die Via Maqueda, genannt nach dem Duc de Maqueda. Paläste und Kirchen säumen in herrlichem Barock diese Arterie, welche sich am Quattro Canti mit der Corso Vittorio Emanuele schneidet und die Stadt in vier Bezirke aufteilt. Nach langer Zeit, teilweise schon restauriert, üben diese alten prächtigen Fassaden eine unwiderstehliche  Faszination aus, sie sind ein Teil der Geschichte von Palermo und Sizilien überhaupt!

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Das blendende Sonne von Palermo schafft zwischen Licht und Schatten reiche Kontraste; die wuchtigen Balkone, mit ihren oft geschwungenen Schmiedeeisengittern, um die damaligen weiten Röcke der Damen zu empfangen, die vielen Ornamente und Skulpturen, welche das Eingangstor und die Fenster schmücken und bereichern, geben einen Eindruck von dem architektonischem Können,  der Feinheit und der Ästhetik des Stiles. Bekannte Architekten wie.. wurden von den aristokratischen Familien beauftragt, hier ihr Talent zu beweisen… man kann  sich nur glücklich schätzen, diese  prachtvollen Bauten und Werke heute noch bewundern zu können

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Viele verlassene Paläste, mit der Zeit verfallen, sind bereits wieder restauriert worden! Der außergewöhnliche Reichtum dieser Stadt, welche einmal eine der glorreichsten der Welt war, kann man nur ahnen… und nur langsam, mit Geduld, liest man ihre Geschichte aus den noch bleibenden Wunden von Palermo, teilweise auch von Bomben des zweiten Weltkrieges 1944 beschädigt… Diese Narben sind noch nicht geheilt… es braucht  Zeit!

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 Vous arpenterez la Via Maqueda, qui porte le nom d’un prince, Bernardino de Cardines, duc de Maqueda (1593-1597), vice-roi de Sicile 1598-1601…   jusqu’à la Piazza Bellini.… Cette nouvelle artère se croisant  avec le Corso Vittorio Emanuele, au Quatro Canti, coupe les cinq quartiers de Palerme en quatre ; La Loggia, Le Cap, La Kalsa et Palais …

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La Via Maqueda, sombre, noyée dans une nuit sans fin, emprunte de parfums des processions ébranlées, de traces de tragédies et de joyeuses fêtes qui vous indiquent le chemin à suivre… depuis cette rue, cette artère palpitante de Palerme, on porte la Santa Rosalia, saintement chargée sur les épaules des dévots à travers la ville, vieille tradition maintenue avec émotion et… félicité.

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Là… où des hommes apparaissant subitement, mystérieusement, encapuchonnés de cagoules noires sur les visages, signant de leurs pas les pavés comme d’une menace imminente, rejoignent le cortège.

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Sainte Rosalie, la patronne de Palermo, sort de l’église dans toute sa splendeur… accueillie par la foule déferant en transe

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Partout aux murs au coin d’une rue, se blottissent des petits autels, rongés par le temps… une main fidèle y accroche une fleur fraîche… en se signant.

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Premier aperçu d’un frisson ressenti du mystère présent entre la vie et la mort, et que le sirocco, ce vent brûlant venu des enfers, purifie de ses flammes.

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Palermo… fait naître des images ambiguës, fantasmatiques… ce modèle de la cour du luxe et de la largesse conjurant une malédiction hésitante… elle  cumule les fascinations que suscite l’islam, l’or et le parfum, le frôlement  des robes des femmes y sont mêlés aux odeurs du souffre enflammé qui attendent un tremblement de terre… l’ovale parfait des visages  féminins… leur maquillage savant, proche d’un mystère théâtrale… leur parfum enivrant… et toujours ce regard enflammé, prêt à attiser la vie… à la vie, à la mort…

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Des balcons… et des portails,  se penchent des anges noirs, les dévotes, prises dans leur prière, les mains jointes, ou jetant des fleurs pour accueillir la procession, saluer leur Sainte et lui envoyer des baisers de la main, finissant le geste d’une croix tracée sur la poitrine. Un regard sombre dans la rue, et,  instinctivement, une belle sicilienne ouvre légèrement son décolleté avec ses mains de prestidigitatrice.

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Via Maqueda, celle qui m’a souhaité la bienvenue la première fois, que je posais mon pied à Palerme où j’osais le poser sur ses dalles de laves, encore chaudes du soleil de l’après-midi, un soir tard, la nuit avancée…

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Une nuit d’encre noire… devant l’église,  Cavalieri del Santa Sepolcro dans un petit jardin secret, entouré  d’un halo de néon bleu apparaît une vierge, elle veille sur les passants toute la nuit…

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Sur la via Maqueda, où ses balcons aux fers forgés, noirs, somptueusement arrondis, mais graciles… pour contenir les amples jupes des siciliennes d‘antan… où poussent maintenant même des oliviers… se penchent dangereusement sur vous, avec tout le poids des siècles, chargés d’histoires innombrables, de joie et de malheur, de larmes même… ils ont vu défiler les fastes processions, le tueur sauvage au couteau de la mafia, jusque la résurgence de la félicité des âmes du peuple, dévots unis et insoumis.  

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Vous découvrez les palais abandonnés de la noblesse… l’après- temps des Beati Paoli… de l’aristocratie déchue, appauvrie, il y a longtemps.

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Les façades somptueuses vous regardent à la dérobée de leur œil de noblesse…

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L’ombre épaisse  plane sous la voûte de l’entrée… là où se tient la clé  et les noms du mystère… les noms gravés sur des plaques de cuivres éteintes et aveugles… retenant leur souffle… pas âme qui vive, sauf  un palmier déploie  généreusement ses feuilles vers la clarté au -dessus  de lui dans la cour déserte… vigoureux, il a survécu !

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Des Palais, parfois plus proches d’une ruine, délabrés, mais restés nobles, exhibant encore avec fierté un large escalier, qui se roule en un élégant mouvement serpentin, envahi par la végétation,  qui en donnait l’accès,  et dont les larges marches  avaient accueilli autrefois des pas  royaux ou des célébrités !

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Ruines, certes,  mais toujours des ruines somptueuses à vous couper le souffle. Chaque maison ou palais a son histoire à raconter, la puisant dans les siècles passés… à voir les livres des Beati Paoli en trois tomes, vous les lierez d’une traite, tombant d’insomnie, tellement c’est fascinant.

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 Les lustres, comme des revenants, éclairent encore les esprits qui hantent ces lieux somptueux les reflétant dans  leurs miroirs ternis mangés par des fleurs en filigrane… oxydés

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Sainte Rosalie, le jour devant l’église Cavalieri del Santa Sepolcro,  entourée de roses… de chèvrefeuille blanc et odorant à étourdir le passant…

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 à Palermo l’homme est hanté par les images omniprésentes et puissantes qui forgent des souvenirs sur lesquels on se retourne plusieurs fois pour y croire, transporté dans ce lieu enchanteur… on en revient à jamais changé…

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 Du hauts des palais, des cariatides veillent… face au ciel que le soleil a transformé  en chape de plomb… immobiles ils observent la vie à leurs pieds… où, dans l’ombre, sourde le cri des âmes errantes… à la recherche du bonheur dans un rayon de soleil…

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Le soir est tombé… un coup de balai devant le Tabacchi… et le petit chien sort son maître en laisse… la vie comme partout, semble-t-il

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Trois pigeons blancs guettent le coucher du soleil… un dieu, d’un certain âge, auquel les ronces poussés lui forment une couronne… l’œil désabusé et fatigué, la lèvre inférieure tombante à force de prodiguer sa mansuétude… contemple ses créatures… d’un œil livide et désabusé…

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à genoux, mécréants et ingrats, pécheurs invétérés… à genoux, cela vous ira encore le mieux pour vous faire pardonner vos péchés, vous les hommes ingrats se roulant dans la luxure de votre linceul ! à genoux ! Vous dis-je !

Œil von Lynx -Palermo  1 juin 2013